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Économie

Implantation de McDonald's dans les campagnes: "Le marché n'est pas encore saturé"

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De nombreux restaurants McDonald's vont voir le jour en 2025. L'objectif de la firme américaine n'a jamais été aussi grand en France. Cette fois, le groupe de fast-foods veut encore plus conquérir les campagnes.

Il y en a déjà 1.560 en France, mais le nombre de restaurants McDonald's devraient encore augmenter. Dans le viseur de l'enseigne américaine, les campagnes. "Chaque Français a droit à son McDo à moins de vingt minutes de chez lui", fait valoir le groupe.

L'enseigne de restauration rapide prévoit d'ouvrir une cinquantaine de nouveaux fast-foods cette année. C'est plus que les années précédentes, alors que la restauration rapide voit sa consommation baisser.

Multiplier les points de restauration dans des endroits stratégiques

Une stratégie bien rodée. "Toutes les communes sont adaptées pour un Mcdo. Tout ce qui se trouve dans un rayon situé à 20 minutes en voiture est un endroit pour un Mcdo. S'ils ont décidé de se mettre là, c'est qu'ils ont étudié la zone, le potentiel et le trafic. Quand on s'implante, on s'est où on se met quand on est McDonald's", analyse Nicolas Nouchi, fondateur de la société Strateg'eat, expert en restauration.

"Le marché n'est pas encore saturé, il y a de la place dans pas mal de zones", remarque-t-il.

La commune de Saint-Geniès-de-Malgoirès, peuplée par 3.000 habitants dans le Gard, inaugurera son premier McDonald's ce lundi soir. "Enfin on aura des frites chaudes", se réjouit Jonathan, un des habitants. Il n'aura plus que 5 minutes à faire, beaucoup moins que les 30 minutes qu'il devait faire jusqu'à aujourd'hui.

"C'est pénible, le soir quand tu es fatigué, tu veux y aller, mais c'était à 20-25 km. Quoiqu'il arrive on prenait la voiture", remarque ce père de deux enfants.

Des emplois en plus, mais des bistrots en moins ?

La première adjointe au maire, Nadine Charrier, elle aussi, se félicite. "On s'est assuré qu'il y aurait une quarantaine d'emplois. Nous, on se contente de ça, ce n'est peut-être pas grand chose, mais malheureusement, il n'y a pas beaucoup d'industrie sur le village. Ça ne peut être que positif", retient-elle.

Mais certains ont dû mal à adhérer à ce positivisme total. "Je vais perdre tout ce qui est gens de passage", se désole Geoffrey, à la tête d'une brasserie dans le village. "Ça peut faire 15 ou 20 personnes, et l'été 30 à 40 personnes par jour. Ça va être difficile. Pour qu'on puisse vivre, il faut compter 10 à 15 clients par jour. Si à un moment donné, on n'arrive plus à les faire, on arrêtera la restauration", résume le restaurateur qui s'est installé ici il y a 8 ans. Ce n'est que le début, craint Geoffrey. D'autres enseignes pourraient venir s'installer, au risque, dit-il, de "tuer le côté rural".

Caroline Renaux (avec TRC)