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Incendies en Gironde: "Une grosse perte financière" pour la filière du bois

Des milliers d'hectares détruits et des milliers d'euros perdus. Ce sont les conséquences directes des incendies qui ravagent la Gironde depuis une semaine. Et dans l’économie du secteur du bois, cela n’est pas sans conséquences.

Emmanuel Macron a annoncé mercredi un plan national pour replanter la forêt, à Landiras et à la Teste-de-Buch. Les deux incendies qui brûlent en Gironde depuis le 12 juillet ont détruit, selon un dernier bilan, 20.600 hectares de forêt. Le feu de Landiras a ravagé 13.600 hectares de forêt et celui de la Teste-de-Buch, 7.000.

En attendant de reconstruire, ce sont des milliers d’arbres qui sont partis en fumée, principale ressource de toute une filière. Dans l’économie du secteur du bois, l’incendie n’est pas sans conséquences.

Sur le bord de la route, des arbres noirs, calcinés de haut en bas et désormais inexploitables. Sur le plan économique, les propriétaires de parcelles de forêts sont les principales victimes, comme Gérard. Ces derniers jours, il a perdu plusieurs dizaines d’hectares.

“C’est une perte moyenne de 400 euros l’hectare. Donc si vous avez 50 hectares brûlés, vous faites le calcul, ça fait 20.000 euros par an. Si les arbres ont 10 ans, ça fait 200.000 euros. C’est une grosse perte financière et la difficulté, c’est de trouver l’argent pour remettre en état. Ça fait toujours mal au cœur”, indique-t-il.

"Reboiser va coûter plus cher qu’à la normale"

Et si remettre en état est obligatoire, l’addition s’annonce salée, comme l’affirme Sébastien Barré, conseiller forestier et membre de la chambre d’agriculture de Gironde. “On est sur du 1.000 à 1.500 euros l’hectare de reboisement en temps normal. Là, il va peut-être falloir broyer, sortir les arbres encroués. Il y a des surcoûts qui font que reboiser va coûter plus cher qu’à la normale”, prévient-il.

Et avec les incendies et l’interdiction d’accès aux massifs forestiers, c’est l’ensemble du secteur qui est à l’arrêt.

“Une entreprise qui ne tourne pas, une industrie qui ne tourne pas, des entrepreneurs avec des machines qui ne tournent pas, ça a un coût parce que ce sont des machines qui ne rapportent pas. Et une forêt qui ne produit pas, c'est un manque à gagner”, appuie-t-il.

Malgré tout, le secteur se veut optimiste. La fin des incendies devrait provoquer un regain important de l'activité économique.

Matthieu Limongi avec Guillaume Descours