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L'inflation au plus bas depuis 2021, mais les licenciements se multiplient

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La France connaît son niveau d'inflation le plus bas depuis février 2021. Mais le secteur de l'emploi est lui au plus mal. L'Insee prévoit 100.000 emplois en moins au premier semestre.

L'inflation poursuit son ralentissement en France. Les prix à la consommation n’ont augmenté que de 0,7% sur un an en mai, c’est le niveau le plus bas depuis le mois de février 2021.

Ce ralentissement s'explique par le freinage des prix des services, qui représentent la moitié des dépenses des foyers. Il y a une baisse particulièrement sur le prix des transports, et ceux des communications. Les opérateurs mobiles ont proposé des offres plus abordables ces derniers mois. Une certaine modération sur les loyers est également constatée. Le taux d'inflation s’explique aussi par la chute des prix de l’énergie (-8,1%). Les prix des produits industriels sont également en baisse sur un an.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : L’inflation en France au plus bas - 28/05
3:29

Ce niveau de 0,7% est sans doute un plancher notamment pour des raisons fiscales. La taxe sur les boissons sucrées, le renforcement du malus écologique sur les automobiles et la taxe de solidarité sur les billets d’avion représentent des hausses pour le consommateur. Les droits de douane sur les produits américains pourraient également impacter le prix de certains produits.

Déjà 381 plans de licenciements depuis fin 2024

L'inflation est en baisse, mais l'emploi en France se trouve dans une situation difficile. La CGT a recensé les plans sociaux dans toute la France. Entre la fin 2023 et le milieu de l'année 2024, il y avait eu 250 plans de licenciements, depuis fin 2024, il y en a déjà eu 381 aujourd’hui. Cela n’est que la partie visible de l’iceberg.

Il y a plus de licenciements, mais ce sont surtout les intentions d’embauche des entreprises qui reculent. 2,43 millions de recrutement sont prévus cette année selon l’enquête annuelle de France Travail, soit une baisse de 12,5% par rapport à 2024. Le coup de froid est encore plus fort sur le marché des cadres, selon l’APEC. La France pourrait perdre 100.000 emplois nets au premier semestre selon l’Insee. Sciences Po et l'OFCE prévoient 150.000 à 200.000 emplois en moins sur l’année.

Sur le premier semestre, la dynamique passée de l’augmentation des salaires et l’augmentation des prestations sociales, notamment les retraites, vont assurer une petite augmentation du pouvoir d’achat. Après, ce sera plus compliqué. 2026 sera une année difficile avec moins d’emplois, moins d’augmentations de salaire et un potentiel choc fiscal annoncé par François Bayrou sur RMC, mardi. Le Premier ministre a déclaré que tous les Français devront faire un effort.

Si François Bayrou veut vraiment s’attaquer à la réduction des déficits, il n'a pas d’autre choix que de mettre en place la plus grande cure d’austérité depuis le quinquennat de François Hollande, voire même les plans d'austérité de Raymond Barre à la fin des années 1970.

Emmanuel Lechypre