Le chômage repart à la hausse: les chiffres sont-ils inquiétants pour l'avenir?

Le chômage repart pour la première fois à la hausse depuis 2020. Plus 0,6% au troisième trimestre pour les chômeurs de catégorie A ceux qui n’ont aucune activité professionnelle, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).
Cela porte le nombre de chômeurs sans activité à 3.028 millions, selon les chiffres publiés ce mercredi par le ministère du Travail. Plus 0,2% si on inclut les autres catégories. C’est-à-dire ceux qui exercent une activité réduite mais qui sont toujours à la recherche d’un emploi. C’est la conséquence de plusieurs facteurs.
Il y a évidemment la dégradation de la conjoncture avec le ralentissement de la croissance, l’inflation, l’augmentation des faillites d’entreprises. Puis il y a aussi le début de la réforme des retraites puisqu’avec le décalage de l’âge de départ à la retraite.
Mécaniquement, 177.000 personnes (sur deux ans) vont rester sur le marché de l’emploi. Ce qui fait autant de postes non disponibles pour ceux qui sont à la recherche d’un travail.
La situation risque de se dégrader
C’est ce que prévoient en tout cas les différents instituts. L’OFCE (par exemple) anticipe un taux de chômage à 7,4% à la fin de l’année.
Et 7,9% pour la fin de l’année prochaine contre 7,2% aujourd’hui et c’est peut-être effectivement la fin de la dynamique positive qui avait été enregistrée depuis 2015.
D’autant que les perspectives économiques restent fragiles avec un environnement géopolitique qui reste incertain.
Les moins de 25 ans davantage touchés
Les tendances ne sont pas les mêmes selon les tranches d'âge. Sur un an : le nombre de demandeurs d'emploi âgés de moins de 25 ans était en hausse de 3.1 %, alors qu'il diminue de 4% chez les 25-49 ans et même de 6.4% chez les 50 ans et plus.
Vers une stabilisation pour cette année ?
Le gouvernement reste confiant parce que le volume des offres d’emploi est toujours significatif. On le voit notamment à travers les déclarations d’embauche à l’Urssaf qui sont toujours très supérieures aux niveaux d’avant la crise sanitaire. Et on le voit également sur le terrain, puisque dans plein de secteurs, il y a toujours de grosses difficultés de recrutement.
À plus long terme, le gouvernement espère toujours atteindre la barre des 5% de chômage à l’horizon 2027 grâce à la réforme de l’assurance chômage, qui a durci les règles d’indemnisation et à la création de France Travail, qui va remplacer Pôle emploi l’année prochaine.
En Corse ou dans les départements d'outre-mer (hors Mayotte), le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A diminue, respectivement de 0.7% et 0.9%, il augmente en métropole. Le nombre de chômeurs sans activité augmente de 1.6% en Auvergne-Rhones-Alpes, suivi de près par la Nouvelle-Aquitaine (+ 1.1%) et par le Grand-Est (1.1%). Le nombre de chômeur reste stable en Ile-de-France.