Législatives: ce que proposent le NFP, le RN et la majorité pour les salaires et le pouvoir d'achat

Comment notre fiche de paye va-t-elle évoluer après les élections législatives le 7 juillet prochain? Regardons d’abord ce que proposent les oppositions, à trois jour du premier tour prévu dimanche 30 juin.
Le NFP plus généreux
C’est de loin le Nouveau Front populaire qui fait les propositions les plus généreuses en matière de salaires, avec sa mesure phare, un relèvement du SMIC à 1.600 euros nets (on est à un tout petit peu moins de 1.400 aujourd’hui) et une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires de 10% (qui correspond à peu près à l'augmentation du SMIC). La coalition de gauche souhaite également indexer les salaires sur l'inflation.
Le RN mise sur la baisse de la TVA
Le Rassemblement national est, lui, plus timide sur le sujet. Pour inciter les employeurs à augmenter les salaires, il propose d’exonérer ces hausses de salaires de cotisations dans la limite de 10% de hausse et jusqu’à trois fois le salaire minimum.
Reste à savoir si les entreprises vont suivre, et si elles iront plus loin que les 3,9% déjà accordés en moyenne cette année, selon les chiffres dévoilés mercredi 26 juin 2024 par le cabinet Mercer. Ces chiffres sont déjà nettement supérieurs à l’inflation, qui atteignait 2.3% sur un an en mai. Pour le pouvoir d'achat, le RN mise plutôt sur la baisse de la TVA sur l’énergie (50 euros par mois environ) et souhaite "sortir des règles européennes de fixation des prix de l’énergie".
La majorité contrainte
Que propose la majorité sortante? Elle est contrainte par les finances publiques et a des propositions modestes. L'idée serait plutôt de faire payer l'augmentation du pouvoir d'achat par les entreprises. La majorité promet notamment de revaloriser les salaires de "ceux qui font vivre les services publics", après avoir augmenté ceux des proefsseurs, infirmiers et gardiens de la paix.
La seule nouvelle mesure proposée, c’est la hausse du plafond de la prime de partage de la valeur (PPV), anciennement "prime Macron". Les entreprises pourront verser "jusqu'à 10.000 euros par an sans charge, ni impôt". La vraie nouveauté c'est la possibilité de mensualiser cette prime, sachant qu'aujourd'hui elle est en moyenne de 800 euros et que 5 à 6 millions de personnes de salariés en profitent.
Le camp présidentiel veut également revaloriser les retraites "pour suivre l'inflation" et promet jusqu'à 15% de baisse des prix sur les fournitures scolaires pour les parents d'élèves.
La majorité entend également faire baisser les factures d'électricité de 15% "dès cet hiver".
En économie, pas de repas gratuit
Il y a des propositions beaucoup plus alléchantes que les autres. Attention, en économie, il n’y a pas de repas gratuits. Puisque ces différentes mesures se paieront soit par des hausses d’impôts (NFP, camp de la majorité) soit par une dégradation de l’emploi si on augmente trop le coût du travail.