Législatives: pouvoir d'achat, écologie, impôts… Ce qu'il faut retenir du programme dévoilé par Gabriel Attal

Comme pour faire un comparatif d'offres sur le marché, Gabriel Attal s'en est pris, pour chaque thématique, aux oppositions, lors d'une conférence de presse pour présenter le programme du camp macroniste oragnisée ce jeudi 20 juin 2024, en vue des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains. "Il n'y a que 3 blocs: l'extrême droite menée par Jordan Bardella, la Nupes par Jean-Luc Mélenchon, et Ensemble pour la République par moi-même."
"Quel que soit le résultat de ces élections, le président restera jusqu'en 2027", a prévenu le Premier ministre. "Les seules questions qui se poseront dans l'isoloir 'Quelle société, quelle France voulont nous?'" Il faut "penser au jour d'après" si la gauche ou l'extrême droite venaient à l'emporter. Pour Gabriel Attal, les candidats présentés par la majorité sont "les seuls cohérents" de ce scrutin, et les oppositions se sont concentrées sur les "combinaisons d'appareils".
Le Premier ministre a utilisé volontairement le nom de l'ancienne alliance de la gauche 'Nupes', alors que l'alliance pour ces législatives s'appelle le Nouveau Front populaire. Il a aussi parlé de "Front national", ancien nom du RN. Voici ce qu'il faut retenir de son intervention.
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"Le brouillard" ou "la compromission"
"Quand on fuit les difficultés, on n'est pas prêts à gouverner", a taclé Gabriel Attal à propos de Jordan Bardella, en faisant allusions aux promesses de mesures sur lesquelles revient le RN au fur et à mesure de la campagne. "L'extrême droite c'est le saut dans le vide."
"Le Rassemblement national, c'est l'impréparation, le brouillon et le brouillard", selon Gabriel Attal, qui a présenté la gauche comme le "camp de la compromission et de la dissimulation", sur "les valeurs" et "le programme".
Selon lui, "la Nupes fait semblant" de ne pas savoir qui serait Premier ministre en cas de victoire aux législatives mais ce serait Jean-Luc Mélenchon, car LFI serait le groupe majoritaire au sein de l'alliance.
"Les Français perdants" dans les programmes économiques du NFP et du RN
Gabriel Attal a attaqué les programmes économiques du NFP et du RN, qui ont "un point commun" à ce sujet selon lui. "Dans tous les cas les Français sont perdants", a assuré le Premier ministre.
Pour lui, "le programme du RN pour le pouvoir d'achat s'est intégralement vidé, sauf la baisse de la TVA sur l'énergie et les carburants". Or, "quand on baisse la TVA, ce ne sont pas les Français qui en bénéficient mais les distributeurs qui renforcent leur marges".
Sur le programme du Nouveau Front populaire, Gabriel Attal dénonce un "matraquage fiscal". Proposée par le NFP, "l'augmentation du SMIC à 1.600 euros détruirait des emplois", selon Gabriel Attal. Il soutient que cette mesure détruirait "500.000 emplois" en France. "Cela plongerait des Français dans le chomage", affirme le Premier ministre.
D'après lui, le programme de la gauche fera 200 euros en moins pour les ouvriers, en voulant mettre fin à la défiscalisation des heures supplémentaires. Selon le Premier ministre, la modification des prélèvements entraînera une baisse de revenu de 160 euros pour les retraités.
"Sur le pouvoir d'achat, le jour d'après avec le RN et la Nupes, ce serait donc des pensions qui baissent pour nos retraités (...), des travailleurs (...) qui verront une partie de leurs revenus partir en impôts supplémentaires", a-t-il accusé. "L'épargne des Français dévisserait avec une explosion des taux d'intérêt".
"N'envoyons pas l'économie dans le mur avec le Front national et la Nupes."
La majorité présidentielle propose de "baisser les charges au-dessus du SMIC pour que les entreprises revalorisent les salaires et que cela libère les augmentations de salaires".
Gabriel Attal a aussi défendu la suppression des frais de notaire "pour permettre aux Français de classe moyenne d'acheter leur premier logement" et cela fera "jusqu'à 15.000 euros économisés pour les Français qui achètent pour la première fois".
Gabriel Attal vante le bilan du macronisme sur l'emploi et les impôts
"Nous avons permis la création de 2,5 millions d'emplois", s'est félicité le Premier ministre. "Nous avons réussi à sortir du chômage de masse et pouvons atteindre le plein emploi, nous avons aujourd'hui le taux de chômage le plus bas depuis 25 ans, 40 ans pour les jeunes."
"Depuis 2017" et l'arrivée à la tête de l'Etat d'Emmanuel Macron, nous baissons les impôts", a-t-il affirmé, en citant la redevance télé, la taxe d'habitation ou la baisse d'impôts sur le revenu sur les classes les plus basses.
"Gagner plus et dépenser moins", prône Gabriel Attal
"Le travail payera mieux", a promis Gabriel Attal. "Nous permettrons aux entreprises d'augmenter jusqu'à 10.000 euros par an sans charge ni impôt le montant de la prime de pouvoir d'achat qu'elles ont versé à 6 millions de salariés." Pour le moment, cette prime est plafonnée "à 3.000 euros, dans la plupart des cas, sur l'année".
Dans son programme, le camp présidentiel dit vouloir expérimenter la semaine en quatre jours, surtout pour ceux qui ne peuvent pas télétravailler. Le Premier ministre a dit vouloir "permettre au parents divorcés de travailler plus les semaines où ils n'ont pas les enfants à charge et moins les autres semaines".
"Climatoscepticisme" ou écologie "qui braque"
Le chef du gouvernement a taxé l'extrême droite de "climatoscepticisme". Selon lui, si elle arrivait au pouvoir, ce serait "la fin de la transition écologique". Sur l'énergie, le programme du RN "nous tirer(ait) une balle dans le pied et mécaniquement ça ferait augmenter les prix".
Gabriel Attal a affirmé que la gauche propose une écologie "qui braque les Français" et impose des restrictions "sans solutions".
Selon le Premier ministre, l'exécutif a fait baisser les émissions de gaz à effet de serre de 20% en 7 ans. Il a promu le nucléaire, avec la construction de nouveaux réacteurs, et les énergies renouvelables.
Quel jour d'après pour la France dans le monde?
Gabriel Attal a évoqué "le jour d'après pour la France dans le monde" si les oppositions parvenaient au pouvoir.
Avec l'extrême droite, "ce serait le blocage de l'Union européenne", "le début du Frexit". Le Premier ministre a mis en garde face à des "revirements très sérieux et très graves", comme la "fin d'une grande partie du soutien à l'Ukraine" et mentionné un "risque de soumission à la Russie".
Selon Gabriel Attal, l'alliance de gauche rassemble, elle, trop de positions divergentes: "des soutiens à l'Ukraine et d'autres qui idôlatrent" la Russie. De plus, le programme du Nouveau Front popualire "ne mentionne pas une seule fois le mot 'défense'", a-t-il souligné.
Gabriel Attal promet "l'ordre républicain"
Le Premier ministre a martelé vouloir "l'ordre républicain, l'autorité et la sécurité". Il a dit souhaiter "protéger la jeunesse des réseaux sociaux", "réaffirmer l'autorité du professeur", et une "intransigeance" sur la laïcité. Il a évoqué le recrutement de plus de forces de l'ordre.
"Ce qui nous distingue du bloc de la Nupes et de l'extrême droite, c'est un attachement viscéral à la République."
Pour les oppositions, "dans les deux cas, le jour d'après, c'est le désordre". Selon lui, le RN porte "une brutalité et des mesures du passé". La gauche ne se préoccupe pas assez de ces sujets, d'après Gabriel Attal.
Le Premier ministre a accusé LFI de "deux ans à tenter de changer l'Assemblée nationale en une forme de foire" et d'avoir "montré les pires accointances avec l'antisémitisme".
Si le RN arrivait au pouvoir, "ce serait les violences qu'ils attisent, les haines qu'ils défendent qui se débrideraient".
Poursuivant sur sa lancée du "jour d'après", le Premier ministre a estimé qu'il "doit être celui de la République, qui protège, qui assure l'égalité, toujours la laïcité, de la République qui offre sa chance à chacun".
"Jusqu'à la dernière seconde de cette campagne, je me battrai pour que le jour d'après soit celui de la République."
Un appel à la gauche
Gabriel Attal a enfin, à nouveau, taclé les membres des partis de gauche qui, après "avoir promis la main sur le coeur" que l'alliance de la Nupes était finie et qu'ils ne se rangeraient plus avec LFI, "n'ont pas attendu 24 heures" pour reformer une alliance après la dissolution de l'Assemblée nationale.
Lui qui vient du Parti socialiste, il s'est adressé "aux électeurs" de la "gauche sociale-démocrate, fidèles aux valeurs de la République qui ne se retrouvent pas du tout" dans le Nouveau Front populaire, qui est "une alliance menée par LFI", selon lui.