Les touristes absents, les professionnels inquiets: "Il faut s'attendre à un hiver catastrophique"

Un restaurant fermé (photo d'illustration) - THOMAS COEX / AFP
Mais où sont passés les vacanciers? Les chiffres du tourisme sont catastrophiques sur la côte ouest. On enregistre jusqu'à -60% de fréquentation dans certains établissements d'hôtellerie de plein air en Charente-Maritime selon l'Union des métiers de l'industrie de l'hôtellerie (Umih), et jusqu'à - 10% en Vendée, tandis que la Bretagne et la Normandie ne sont pas épargnées non plus.
À Saint-Jean-de-Monts, les 44 emplacements de ce camping familial de Vendée sont loin d'être tous remplis. "Comme tout le monde, on manque de clients, le chiffre est en baisse", déplore au micro de RMC Alexis Guérin, le gérant de l'établissement. Il recense 20% de fréquentation en moins par rapport à l'année dernière. Pourtant, pour limiter les pertes de chiffre d'affaires, le gérant a ouvert les réservations de très courtes durées.
"Ça a permis d'avoir moins de mobil-homes vides. Au lieu de les louer une semaine, vous les louez trois, quatre jours, mais ça ne fait pas la même somme à la fin", explique Alexis Guérin.
Les professionnels en appellent à l'Etat
Antoine rumine aussi. Restaurateur en Bretagne, il n'a pas pu sortir sa terrasse, faute de beau temps depuis le début du mois de juillet. "C'est la météo avec un mois de juillet très pluvieux. Il y a aussi les élections législatives anticipées et le pouvoir d'achat en berne qui jouent. Il y a un faisceau de phénomènes qui font que ce n'est pas un bon début de saison", déplore-t-il.
Sauver la saison grâce au mois d'août, le restaurateur n'y croit pas: "Quand on perd 20 à 30% sur 15 jours, trois semaines, on ne peut pas rattraper. On va pas faire +30% derrière, on ne peut que limiter la casse".
Limiter la casse, alors que la fréquentation est en chute libre depuis l'année dernière. Guillaume Jacques, de l'Umih Charente-Maritime, alerte: "Il faut s'attendre à un hiver catastrophique avec énormement de redressements et de liquidations judiciaires".
Les professionnels espèrent un geste de la part de l'Etat pour passer la saison plus sereinement, avec notamment un report du remboursement des prêts garantis par l'Etat.