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Économie

Nouvelle Calédonie: plus de deux milliards de dégâts et une économie au bord du gouffre

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Après les violentes émeutes d'il y a trois mois, l'économie de la Nouvelle-Calédonie est au plus bas. Le taux de chômage a augmenté de 60% et les dégâts se chiffrent à plus de 2 milliards d'euros.

Il y a trois mois, la Nouvelle-Calédonie était mise à feu et à sang, souffrant de nombreuses émeutes et violences urbaines. Aujourd’hui, le constat économique est catastrophique. Les Échos titrait même récemment: "la Nouvelle-Calédonie au bord du gouffre".

2 milliards de dégâts

Ce territoire français de 269.000 habitants, situé à l’Est de l’Australie, bénéficiait jusqu’ici d’un PIB de 8 milliards d’euros. Mais depuis les émeutes, l’archipel a tout perdu: le taux de chômage a augmenté de 60%, des entreprises ont été fermées, brûlées, abandonnées...

Le montant total des dégâts se chiffre à 2,2 milliards d’euros, soit 27% de son économie. En comparaison, c’est comme si un mouvement dans l’hexagone provoquait des dégâts de 712 milliards d’euros.

Le gouvernement local ne dispose plus d’aucune trésorerie. Les services publics ne fonctionnent plus. Encore aujourd’hui, les violences se maintiennent et 1.900 gendarmes sont toujours mobilisés. Plus aucun investissement n’a lieu, toute l’économie titube.

Impact en métropole

Cette situation a des conséquences directes et indirectes pour le pays. La Nouvelle-Calédonie a beau être à 17.000 km de la métropole, elle l'impacte directement. Les aides apportées coûtent cher aux finances françaises: entre les forces de l’ordre réquisitionnées et les dépenses publiques, déjà 250 millions d’euros auraient été débloqués par l’Etat.

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Le coût des dégâts, qu’il faudra rembourser, se chiffre quant à eux à plus de 2 milliards d’euros. Les assurances sont françaises et cela aura un impact pour les cotisants.

Sans oublier les pertes fiscales, avec les nombreuses fermetures d’usines, notamment l’usine métallurgique KNS, et ses 1.200 salariés, à plus de 300 millions d’euros. Un constat inquiétant, qui pourrait entraîner un véritable "tsunami social", selon un syndicaliste calédonien.

Pierre Rondeau