Pas d'exemption pour les droits de douane de Trump sur le vin: "Les Américains paieront les 15%!"

"Toutes les régions vont être concernées." La hausse des droits de douane américains sur les vins et spiritueux va impacter la France entière "directement ou indirectement", prévient, sur RMC, le délégué général de la Fédération des exportateurs du secteur Nicolas Ozanam.
L'Union européenne n'a pas pu obtenir d'exemption pour le secteur du vin et des spiritieux, qui sera taxé à 15% à son entrée outre-Atlantique. "Une très grande déception" pour Nicolas Ozanam, "parce que depuis plusieurs mois nous développions de gros efforts pour obtenir l'exemption des vins spiritueux de cette taxation et revenir au régime que nous connaissions jusqu'au 1er avril dernier."
Le consommateur américain, premier impacté
Les régions "qui vont être touchées au premier chef sont celles qui ont des exportations importantes vers les États-Unis", ajoute le professionnel du secteur. "Mais le marché n'est pas indépendant, et le fait que le marché américain sera moins moteur que par le passé va impacter l'économie de la filière dans sa globalité", détaille Nicolas Ozanam au micro d'Apolline Matin.
Mais les premiers impactés seront "les consommateurs américains", selon lui, qui "vont payer ces 15% au bout du bout". Nicolas Ozanam explique que "les acteurs américains eux-mêmes", qui revendent les produits français, sont "très préoccupés".
"À chaque fois que les États-Unis importent un dollar de vin européen, ce dollar d'importation génère 4,5$ de plus-value sur le marché américain", affirme Nicolas Ozanam.
Selon lui, au bout du bout c'est bien le consommateur américain qui va payer ces 15%.
"Je baisse mon prix de départ de 7.5% et mon importateur a baissé son prix aussi de son côté de 7.5%"
Pour rester à l'équilibre, certains producteurs n'ont d'autre choix que d'augmenter leurs prix de vente. Aujourd'hui aux États-Unis, les bouteilles de rosé d'Olivier Sumeire se vendent "autour de 25 dollars", et "il est fort possible que le produit augmente de 2 ou 3 dollars selon les simulations que nous avons aujourd'hui", reconnaît le vigneron.
Installé dans le Languedoc, Pierrick Harang tente d'amortir le coût avec son partenaire américain. "Je baisse mon prix de départ de 7.5% et mon importateur a baissé son prix aussi de son côté de 7.5% pour ne pas impacter le consommateur final. C'est à la fois une réduction de marges de mon côté et lui aussi va baisser ses marges de son côté", explique Pierrick Harang, qui exporte plus de 10% du million de bouteilles de vin qu'il exporte par an.
Ces tensions commerciales obligent, désormais, les vignerons à regarder ailleurs. "On essaye de regarder et d'envisager de nouveaux marchés. On pense nécessairement à l'Asie, comme la Thaïlande", estime Eric Pastorino, président du Comité interprofessionnel des vins de Provence. Dans cette région, 40% de la production, essentiellement du vin rosé, est exporté vers les outre-Atlantique.