"Macron veut tout faire sauter": ultimes négociations pour 48h, mission impossible pour Lecornu?

Suite à la démission surprise lundi du Premier ministre, Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron lui a donné 48h afin de définir une "plateforme d'action et de stabilité pour le pays". Les dirigeants de ce que l'on appelle encore "le socle commun" seront présents. LR demande à être reçu en bilatéral. En cas de nouvel échec mercredi soir à l'issue de ces ultimes tractations, Emmanuel Macron "prendra ses responsabilités" fait savoir son entourage.
Mais cette mission de la dernière chance a tout d'une mission impossible. Même dans le camp présidentiel, on n'y croit plus. "C'est fini" lâche un ex-ministre macroniste persuadé que le chef de l'Etat "veut tout faire sauter". Malgré tout Sébastien Lecornu, tel "un moine-soldat, qui sert l'Etat", dit un de ses proches, se lance dans un énième cycle de négociations. "Ça fait trois semaines qu’il fait le tour de tout le monde", confie son entourage. "Il accepte un ultime round".
Attal dénonce un "acharnement" de Macron
Et si ça ne marche pas? L'Élysée fait savoir qu'Emmanuel Macron "prendra ses responsabilités". Une manière de dire qu'il pourrait à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale. Mais nommera-t-il, avant, un nouveau Premier ministre? À gauche, comme le réclame le PS? Ou bien envisagera-t-il un gouvernement technique, pour donner un budget à la France? Un dirigeant socialiste, exaspéré, dénonce déjà "une manœuvre dilatoire" d'Emmanuel Macron pour dissoudre et dire ensuite: "J'aurais tout essayé".
Même la propre famille politique d’Emmanuel Macron est très sévère sur cette mission de la dernière chance. L’ancien Premier ministre, Gabriel Attal, lâche les coups.
“Comme beaucoup de Français, je ne comprends plus les décisions du président de la République. Il y a eu la dissolution et depuis, il y a des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main”, a-t-il indiqué au 20h de TF1 lundi soir.
La gauche prête à aller Matignon
Pour les Républicains, la sortie de crise passe moins par de nouvelles négociations que par la nomination d’un Premier ministre extérieur au macronisme selon le vice-président des Républicains François-Xavier Bellamy. “Il faut que le président ne tente plus d’exercer le pouvoir et de gouverner à la place du gouvernement parce que c’est ça qui fausse tout dans la situation actuelle”, estime-t-il.
Le PS lui veut enjamber ces négociations Olivier Faure, le Premier secrétaire exige la nomination d’un Premier ministre de gauche.
“Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est un changement de cap. Nous devons prendre nos responsabilités et si nous étions appelés à Matignon, il faudrait que nous répondions positivement”, appuie-t-il.
Un poste de Premier ministre qu’il se dit lui-même prêt à accepter