Conclave des retraites: "Il faut a minima préserver les 64 ans", clame le président du Medef

Le conclave de réforme des retraites lancée la semaine passée se poursuit sans Force ouvrière qui a d'ores et déjà claqué la porte des négociations. Le Premier ministre François Bayrou qui veut le retour à l'équilibre d'ici à 2030 n'a pas écarté l'idée d'un référendum sur le sujet fédérant contre lui à droite comme à gauche.
Il y aurait pourtant urgence à agir selon la Cour des Comptes alors que le déficit pourrait atteindre 15 milliards d'euros en 2035 et 30 milliards 10 ans après: "On peut attendre quelque chose" de ce conclave veut croire le patron du Medef Patrick Martin qui estime que les organisations syndicales et patronales doivent "prendre acte du délabrement de nos finances publiques".
Pour y parvenir, il estime qu'il faut "une prise de conscience généralisée" et se dit optimiste à ce sujet alors que 62% des Français pensent que le système actuel de retraite ne peut continuer à fonctionner ainsi, selon un sondage Elabe pour BFMTV.
Vers un départ à la retraite à 67 ans?
En attendant un accord au conclave, le président de la CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises, Amir Reza-Tofighi, se dit "prêt" à discuter avec les syndicats de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. À condition d'indexer cet âge de départ sur l'espérance de vie avec un mécanisme automatique qui prendrait en compte l'allongement de la durée de vie.
"Je suis prêt à tout entendre", assure Patrick Martin qui plaide pour le dialogue au conclave. Mais le patron du Medef prévient: "Indexer l'âge de départ sur l'espérance de vie ça voudrait dire un départ à 67 ans", pas sûr que ce soit ce qu'attendent les syndicats de travailleurs.
S'appuyant sur la Cour des comptes, le président du Medef assure qu'un retour à 63 ans comme âge de départ à la retraite, "creuserait le déficit de 13,5 milliards d'euros en 2035". Dans ces conditions, la position du Medef c'est d'"a minima, préserver les 64 ans", assure Patrick Martin.
Les patrons pas opposé à un congé de naissance allongé
Reste le sujet de l'ajout d'une part de capitalisation au système de financement des retraites: "Il ne faut pas remettre en cause le système par répartition mais il faut ajouter en parallèle une retraite par capitalisation encore faut-il savoir la financer", prévient le président du Medef.
Le sujet des retraites est intimement lié à celui de la natalité. Pour l'encourager, le gouvernement envisage un congé de naissance, peut-être plus court avec 3 mois pour chaque parent mais avec un maintien de salaire presque à 100%: "On est prêts à le faire", assure Patrice Martin qui veut "soutenir la natalité qui se dégrade fortement. Reste à "s'accorder sur les modalités de prises en charge de ce congé", avec une partie prise en charge par les finances publiques et un reste à charge pour les entreprises.