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Alpes-Maritimes: 14.000 CDI et 4.500 saisonniers recherchés dans l’hôtellerie-restauration

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Le monde de la restauration et de l'hôtellerie est de nouveau confronté à de fortes difficultés de recrutement, comme dans les Alpes-Maritimes où 18.500 salariés sont actuellement recherchés. L'inquiétude est de mise pour cet été et certains plaident pour une réflexion en profondeur sur le métier.

Le secteur de l'hôtellerie-restauration n'attire-t-il plus personne? Christophe Souques, vice-président de l’Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) pour la Côte d’Azur témoigne dans "Charles Matin" ce mardi, sur RMC et RMC Story, d'une situation particulièrement inquiétante pour les emplois saisonniers, notamment dans la restauration. Des milliers de postes ne sont pas pourvus, et il semble compliqué de combler ce déficit de travailleurs d'ici le début de l'été.

"Dans les Alpes-Maritimes, on cherche 14.000 contrats longs (CDI) et 4.500 saisonniers, soit quasiment 20.000 postes pour l'été. Et ça se prolongera jusqu'à mi-octobre avec la Coupe du monde de rugby. Les postes en grande recherche, ce sont le service, les barmen, et les personnels de cuisine de tout niveau", explique-t-il, assurant que la profession a fait de grands efforts sur les salaires pour tenter d'être plus attractifs.

"Pour les salaires, on a fait effort dans la profession puisqu'il y a eu +16.53% sur les grilles en 2022, plus une hausse de 2.2% du Smic hôtelier. Et on met en place des hausses en fonction de la durée. On fait augmenter les échelons plus rapidement qu'avant. Le salaire minimum est de 1.450€ net et ensuite plus on reste, plus on gagne", assure-t-il.

"On est en train de perdre la bataille du logement"

Tous ces salariés, encore faut-il pouvoir leur proposer un logement. Et sur ce point, Christophe Souques le concède: "On a un très très gros problème", insiste-t-il. "Nous sommes la deuxième zone touristique de France, on a vu proliférer les Airbnb, Booking... Tous les petits appartements autrefois adressés à la profession sont utilisés en location saisonnière", illustre-t-il.

Il estime ainsi que cette bataille du logement du personnel, "on est en train de la perdre". "Nous avons des accords avec le Crous pour récupérer des logements étudiants, mais ce n'est que de fin mai à août. On alerte les pouvoirs publics, mais c'est très compliqué", souffle-t-il, s'inquiétant pour l'été à venir.

"Il faut qu'on repense notre mode de travail"

"Sans baguette magique, la situation de l'été dernier, on va encore la vivre, avec un déficit de personnel. On va devoir limiter les jours d'ouverture et les horaires", prévoit-il. Comment remédier à ce problème qui semble se répéter? Une transformation en profondeur est la seule solution qui vient à l'esprit de Christophe Souques.

"Il va falloir qu'on réfléchisse vraiment dans notre métier à une réflexion profonde sur notre méthode de travail. Peut-être plus de temps partiel. Il faut qu'on repense notre mode de travail, et peut-être écouter un peu plus les problématiques de nos salariés et un peu moins celles de nos clients", conclut-il.

J.A.