Eric Ciotti veut une ristourne sur le prix du carburant en réduisant l'allocation chômage

Face à l'inflation et pour endiguer la hausse des prix du carburant, le président des Républicains veut pénaliser les chômeurs. Eric Ciotti propose une ristourne de l'Etat de 15 centimes par litre d'essence, une mesure à 5 milliards d'euros financée en baissant la durée de l'allocation chômage ainsi que son montant. Le but, rendre "moins attractive" l'allocation chômage.
"Aujourd’hui, plus de 5 millions de Français sont inscrits à Pôle emploi alors que des dizaines de milliers d’entreprises peinent à recruter dans ce qu’on appelle les secteurs en tension. Il faut revaloriser le travail par rapport à l’inactivité", assure Éric Ciotti dans les colonnes du Parisien.
"Député fantôme"
Une nouvelle charge contre les actifs sans emploi alors que Les Républicains viennent de suivre le gouvernement sur le conditionnement du RSA à 15 heures hebdomadaires de bénévolat, et qui ne manque pas de faire réagir à gauche.
"Payé 10.000 euros par mois comme questeur de l’Assemblée. Député fantôme qu’on n’entend presque jamais dans nos murs. Éric Ciotti passe pourtant son temps à dire que ceux qui sont au chômage ou au RSA se la coulent douce et sont trop payés", tacle le député LFI Antoine Léaument.
Le gouvernement en guerre contre le chômage
"Notre système de chômage, c'est celui qui permet à notre droit du travail de fonctionner, de pouvoir se former, de se reconvertir", rappelle ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules" Flora Ghebali.
"Le chômage en France est un droit et la vie est particulièrement difficile avec l'inflation. Si l'on baisse les indemnités maintenant, on va encore plus précariser les Français et ça va avoir des conséquences à long terme", poursuit-elle sur RMC et RMC Story.
"Le chômage n'est pas un droit mais un parachute social qui permet à ceux qui en difficulté de bénéficier de la solidarité nationale", conteste de son côté le restaurateur Stéphane Manigold. Et pour lui "la solidarité nationale n'a pas à rémunérer à long terme, soit 24 mois, des personnes dans des secteurs où ça recrute", ajoute-t-il.
Au 2e trimestre 2023, le taux de chômage s'établissait à 7,2% hors Mayotte. Le gouvernement vise les 5% de chômage d'ici mi-2024, en conditionnant notamment l'obtention du RSA à 15 heures de bénévolat hebdomadaire.