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"Il ne cherche qu'à travailler": ce boulanger se bat pour garder son apprenti sous OQTF

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Diakité, Ivoirien de 18 ans, est sous le coup d'une OQTF après avoir échoué à obtenir son CAP en boulangerie. Il était l'apprenti de Gérard Pineau, artisan à Tours. Ce dernier se bat pour que le jeune homme ne soit pas expulsé du territoire français. "Il ne cherche qu'à travailler", assure-t-il au micro de RMC.

Gérard Pineau, boulanger à Tours, ne décolère pas. Son apprenti, Diakité, jeune Ivoirien de 18 ans, est sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

"Il a loupé son CAP. Ils lui ont mis une OQTF", raconte ce vendredi l’artisan au micro de RMC. Diakité, arrivé en France il y a trois ans, a échoué à l’épreuve de Français de son CAP boulanger, malgré de bons résultats aux épreuves pratiques. "J’ai envie de me donner à fond pour avoir mon CAP, j’ai envie de réussir en France. Aidez-moi !", avait confié le jeune apprenti à ICI Touraine.

"Les délinquants sous OQTF restent sur le territoire"

Depuis fin août, Diakité ne travaille plus. Privé de logement, il dort désormais sous une tente, faute de mieux. "Il est aidé par le Centre d’entraide et de solidarité, ils lui ont retiré son appartement. Il ne travaille plus du tout", regrette sur RMC Story Gérard Pineau, qui l’appelle presque chaque jour. "Il ne cherche que ça : travailler. Mon apprenti souhaite bosser, il s’ennuie, il ne fait rien de la journée."

Le boulanger s’indigne également du paradoxe de la situation: "Les délinquants sous OQTF restent sur le territoire français. Si c’est pour qu’il reste en situation irrégulière, sans travail, c’est complètement dingue."

La chambre des métiers et l'Umih plaident également en sa faveur

Gérard Bobier, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat en Indre-et-Loire (CMA 37), a appelé sur ICI Touraine à "une vision un petit peu pragmatique" de la part de l’État. "Nous avons du mal à recruter du personnel dans nos entreprises. Dès l’instant où un jeune veut apprendre un métier et donne satisfaction, il faudrait être un peu plus vigilant et regarder plus précisément la réglementation ", a-t-il insisté. L’Umih 37 (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) s’est également emparée du dossier. En Indre-et-Loire, onze jeunes seraient concernés par des OQTF similaires.

L'invité du Morning : Gérard Pineau - 19/09
L'invité du Morning : Gérard Pineau - 19/09
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Pour l’instant, Gérard Pineau n’a reçu aucune réponse de la préfecture. "Ça ne bouge pas, on n’a pas de retours, on est dans l’attente", déplore-t-il. En attendant, son apprenti ne perçoit plus de rémunération depuis août et reste dans une situation précaire. "Ces jeunes, c’est indispensable pour l’économie. Ils viennent travailler", conclut l'artisan.

LM