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"On est dans la culpabilisation": le gouvernement veut durcir les règles d'indemnisation du chômage

Le gouvernement envisage de durcir les règles d'indemnisation du chômage, alors que le marché du travail est en bonne santé. Et de les assouplir si celui-ci viendrait à se tendre.

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de France, Olivier Dussopt, veut aller plus loin en ce qui concerne la réforme de l'assurance chômage, alors que Pôle Emploi vient de publier les chiffres du chômage pour le premier semestre 2022.

Le nombre de chômeurs est en recul de 0,8% au deuxième trimestre. En un an, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a diminué de 15,1%, pour s’établir à 7,3%, soit 3,165 millions de chômeurs, selon les chiffres de Pôle Emploi publiés ce mercredi.

L’exécutif s’est fixé comme objectif le plein-emploi à l'horizon 2027, soit un taux de chômage autour de 5%. Pour y parvenir, Olivier Dussopt mise sur les réformes et envisage de durcir les règles d'obtention du RSA et de l'assurance chômage. Dans un premier temps, le ministre du Travail veut prolonger la réforme de l'assurance chômage, décidée en 2019 et mise en œuvre en 2021, et dont les règles arrivent à échéance le 1er novembre 2022.

"On mélange tout"

"Quand ça va bien, on durcit les règles d'indemnisation et quand ça va mal, on les assouplit", a expliqué Olivier Dussopt mercredi au Parisien, ajoutant vouloir s'inspirer du modèle canadien, avec des règles d'indemnisation plus compliquées quand le marché de l'emploi est en bonne santé. Et inversement.

"On mélange tout", déplore ce jeudi sur RMC Pierre-Edouard Magnan, le président du Mouvement national des chômeurs et précaires. "Comme si un chômeur égale un autre chômeur, comme s'il y a "le chômeur". On est dans la culpabilisation des chômeurs qui seraient responsables de leur chômage".

"Ce n'est pas en tapant sur la tête des gens et en les privant de revenus qu'on va les aides à trouver du boulot. La dégressivité a été mise en œuvre dans notre pays entre 1994 et 1996 et on a constaté que cela n'avait aucun effet sur le retour à l'emploi", ajoute-t-il.
G.D.