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"On est moins écoutés que le fumier des agriculteurs": les artisans s'estiment lésés sur le GNR

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Alors que les agriculteurs ont obtenu une suspension de la hausse des taxes sur le GNR, les artisans veulent eux aussi des gestes forts du gouvernement. Ils pourraient prendre la suite du monde agricole et entamer un mouvement de grogne.

Les artisans jaloux des agriculteurs? Alors que ces derniers ont réussi à faire suspendre la hausse sur la taxe applicable au GNR, le gazole non routier, les artisans s'estiment laissés pour compte. Car le gouvernement n'a pas prévu d'étendre aux professionnels du bâtiment et des travaux publics cette suspension du GNR.

Pourtant le GNR est indispensable pour la profession. C'est ce qu'explique Roland Terrier, dont l'entreprise de maçonnerie nichée dans la région montagneuse de Bugey emploie une quinzaine de personnes: "On en a besoin pour tout ce qu'est matériel de chantier, compresseur et minipelle".

"On demande l'égalité face à la fiscalité"

Problème, le gouvernement prévoit d’augmenter les taxes du GNR de 6 centimes d’euros le litre chaque année jusqu’en 2030: "Ce sera un surcoût de 3000 euros par an". Alors l’idée que d’autres professions, comme les agriculteurs, puissent y échapper grâce à leur mobilisation passe mal auprès de Roland Terrier et d'autres artisans: "Ce n'est pas normal d'être obligé d'aller manifester pour ça et ça se fera obligatoirement à un moment", assure-t-il au micro de RMC.

"J'ai des collègues qui sont remontés et à bout, et ceux qui sont à bout, on ne peut plus les tenir", prévient Eric Donetti, le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) de l'Ain. "On demande l'égalité face à la fiscalité", ajoute-t-il.

Les demandes multiples des artisans

"Il semble que le syndicalisme que l'on porte soit moins écouté que le fumier des agriculteurs", peste ce vendredi sur RMC et RMC Story Jean-Christophe Repon, président de la Capeb alors que dans certains départements, les artisans ont rejoint les agriculteurs.

L'invité de Charles Matin : Colère, après les agriculteurs, le bâtiment ? - 02/02
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Un mouvement de contestation national des artisans pourrait succéder à celui des agriculteurs alors que leurs griefs sont nombreux. Le GNR d'abord mais aussi le poids des charges, des tâches administratives toujours plus nombreuses et l'épineux dossier de MaPrimeRenov': "Cela fait deux ans que nous demandons des simplifications et l'accès au marché de la performance énergétique", se désespère Jean-Christophe Repon.

Les artisans ont déjà rencontré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ce mardi. Ce dernier s'est déjà engagé à des compensations trimestrielles sur la volumétrie du GNR pour les petites entreprises.

Vincent Chevalier avec Guillaume Dussourt