Réforme de l'assurance chômage: quels sont les trois leviers présentés par Gabriel Attal?

Gabriel Attal a annoncé ce mercredi soir sur TF1 sa volonté de voir entrer en vigueur une nouvelle réforme de l'assurance chômage d'ici l'automne, (après celles contestées de 2019 et 2023), dont les conditions devront être définies au cours des prochains mois, notamment au gré des négociations avec les partenaires sociaux.
Le Premier ministre a néanmoins esquissé trois leviers qui selon lui, pourront permettre de favoriser le retour à l'emploi, et ce dans un contexte de diminution drastique des dépenses publiques avec le déficit ayant atteint 5,5% du PIB en 2023.
1. Indemnisation moins longue
"On voit qu'après un an, il y a beaucoup moins de reprises d'emploi", a déclaré Gabriel Attal, justifiant la possibilité de réduire la durée d'indemnisation durant laquelle les chômeurs perçoivent leur allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE). Elle est actuellement de 18 mois maximum (jusqu'à deux ans et demi pour les 53-54 ans et jusqu'à trois ans pour les plus de 55 ans).
Le Premier ministre a néanmoins laissé entendre que celle-ci ne descendrait pas en dessous du seuil des 12 mois. Pour rappel, la durée d'indemnisation avait déjà été réduite de 25% depuis le 1er février 2023.
2. Travailler davantage
Le second levier mis en avant par Gabriel Attal est celui du temps travaillé exigé pour percevoir l'allocation chômage. Actuellement, il faut avoir travaillé au moins six mois au cours des deux dernières années pour être indemnisé (36 mois pour les plus de 53 ans). "On peut imaginer, soit de dire qu'il faut travailler davantage sur les 24 mois, ou bien les six mois s'apprécient sur une durée moins longue, par exemple de 18 mois", a exposé le Premier ministre.
Là encore, l'ouverture des droits conditionnée au temps travaillé avait déjà subi un tour de vis en décembre 2021, puisqu'il fallait avoir travaillé auparavant quatre mois contre les six actuels.
3. Réduire le montant de l'allocation
Enfin, dernière piste évoquée par Gabriel Attal: réduire le montant de l'indemnisation et de quelle manière s'applique la dégressivité au fil des mois. Cette option "a moins [sa] préférence que les deux précédentes", a-t-il confié, sans rien exclure néanmoins, précisant que les partenaires sociaux allaient travailler sur la question.
La ministre du Travail Catherine Vautrin a confirmé ce jeudi sur Franceinfo les contours de la réforme esquissés par Gabriel Attal. "Il faut essayer d'accompagner au plus vite" car "plus vous restez longtemps au chômage, moins vous avez de chances de retrouver un boulot", a-t-elle fait valoir.
Le gouvernement cherche à faire des économies, alors que le déficit public a atteint 5,5% du PIB en 2023, selon l'Insee. Soit 15,8 milliards d'euros de plus que les prévisions du gouvernement, qui exclut d'augmenter les impôts. Le Premier ministre a par ailleurs confirmé maintenir l'objectif de passer sous la barre des 3% en 2027.