"Si on doit faire des obus, on les fera": la Fonderie de Bretagne fixée sur son sort ce vendredi

Le tribunal de commerce de Rennes doit se prononcer vendredi sur l'unique offre de reprise de Fonderie de Bretagne (FDB), ancienne filiale de Renault située à Caudan, dans le Morbihan, portée par le groupe Europlasma, avec quelque 250 emplois en jeu.
Le PDG d'Europlasma, Jérôme Garnache-Creuillot, veut orienter la production de l'usine vers l’armement, en produisant 250.000 obus dès 2025, et le double l’année suivante. 15 millions d'euros doivent être investis. "C'est le seul moyen aujourd'hui de compenser l'industrie automobile", avait-il estimé. La Fonderie de Bretagne manufacturait des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements, avant d'être placée en redressement judiciaire en janvier.
266 emplois conservés sur 286
"Qu'on fasse des cuillières, des plaques d'égoût... On est pas fiers de faire des obus mais il va falloir une activité ici, ce sont des corps d'obus, si on doit les faire, on les fera", assure au micro de RMC Éric, salarié de l'usine, qui y voit une question de survie. 266 salariés sur 286 doivent être repris par le groupe Europlasma. En fonction des commandes, davantage de postes pourront être garantis, assure le potentiel repreneur.
"Il y a un axe de développement fort sur la défense avec une demande très soutenue et insatisfaite donc oui, on va se concentrer là-dessus", expliquait le 16 avril le PDG d'Eurosplama, après son audience devant le tribunal de commerce.
"C'est une solution qui va remplacer pendant un bout de temps la production Renault. Eux ont décide de la faire en Espagne, au Portugal, en Turquie... C'est une solution de rechange assez rapide", concède auprès de RMC Maël Le Goff, secrétaire général CGT, syndicat majoritaire, de la FDB. Si l'offre est acceptée, l'activité pourrait reprendre d'ici septembre.
Le patron de Renault a promis des emplois en cas de fermeture du site
En février, le PDG de Renault Luca De Meo avait déclaré lors d'une audition à l'Assemblée nationale que les salariés de la FDB pourraient se voir proposer un emploi sur un des sites en France du constructeur. "Si, malheureusement, malgré les montants engagés par Renault, aucun plan de reprise ne se dessine, on prendra nos responsabilités et on proposera un emploi équivalent aux salariés sur un de nos sites en France", avait-il exposé.
"Ce n'était pas ce qu'on voulait entendre [...] Le premier (site) est à 500km de chez nous", avait dénoncé Maël Le Goff. Renault n'étant pas implanté en Bretagne mais toutefois en Normandie.
En juillet 2024, FDB avait entamé des négociations avec un autre fonds d'investissement allemand, Private Assets, pour qu'il la rachète. Mais le refus de Renault de s'engager sur des commandes futures avait fait capoter les négociations, selon la direction de FDB.