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Un sous-préfet tacle les contrôleurs SNCF qui dorment pendant que ceux de Trenitalia travaillent

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Le sous-préfet de Thionville Philippe Deschamps s'en est pris sur les réseaux sociaux aux contrôleurs de la SNCF les accusant de dormir pendant le travail tandis que leurs homologues de Trenitalia travailleraient beaucoup plus.

L'ouverture à la concurrence de certaines lignes de train se ressentirait même sur les contrôleurs. C'est en tout cas ce qu'assure Philippe Deschamps le sous-préfet de Thionville qui estime que les contrôleurs de Trenitalia travaillent, contrairement à leurs homologues de la SNCF.

C'est en commentant sur les réseaux sociaux un article classant les compagnies ferroviaires européennes avec Trenitalia en tête loin devant la SNCF que le haut-fonctionnaire s'en est pris aux contrôleurs. À un internaute qui estimait qu'il fallait payer de la même manière les contrôleurs de Trenitalia et de la SNCF, Philippe Deschamps lui a assuré qu'il comprenait très bien cette différence pour plusieurs raisons:

"La seule chose faite par un contrôleur de la SNCF c'est d'avoir dormi dans son compartiment pendant que le contrôleur de Trenitalia m'amène mon repas, ramasse mes déchets, contrôle deux fois plus vite et règle en deux coups de cuillère à pot des petits soucis de passagers", écrit le sous-préfet avec son compte Facebook officiel où il est en uniforme de sous-préfet sur sa photo de profil.

"Il y en a un qui bosse dur avec le sourire et le second qui se cache pour en faire le moins possible. Dès que possible, je fuis les TGV SNCF au profit de Trenitalia", ajoute Philippe Deschamps.

Selon BFM Business qui a repéré le post, un chef de bord chez Trenitalia serait payé entre 3.800 et 4.200 euros contre 3.400 nets en fin de carrière à la SNCF.

Un sous-préfet étrille la SNCF sur le rythme des contrôleurs - 27/05
Un sous-préfet étrille la SNCF sur le rythme des contrôleurs - 27/05
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"Le devoir de réserve, c'est la nouveauté pour faire taire"

Ses propos ont fait réagir sur les réseaux sociaux, certains cheminots s'étonnant de cette sortie de son droit de réserve: "Le devoir de réserve désigne l'obligation faite à tout agent public de faire preuve de réserve et de retenue dans l'expression écrite et orale de ses opinions personnelles", rappelle le site service-public.fr.

Mais pour les Grandes Gueules, la SNCF n'est pas "un totem" et le devoir de réserve n'a pas à s'appliquer: "Je ne comprends pas pourquoi on lui parle de droit de réserve", s'interroge Eleonore Lemaire, chroniqueuse et prof d'aïkido. "Le sous-préfet à un devoir de réserve par rapport à son service mais pas par rapport à la SNCF. Cela n'engage que lui, c'est comme si la SNCF c'était un totem et qu'il ne fallait pas y toucher".

"Le devoir de réserve, c'est la nouveauté pour faire taire les gens alors qu'il exprime une opinion personnelle", estime de son côté l'enseignante Barbara Lefebvre.

"Insupportable ce SNCF-bashing"

"C'est un peu insupportable ce SNCF bashing", déplore sur RMC et RMC Story Yannick, chef de bord depuis 25 ans à la SNCF, et délégué syndical CFDT. "Ça pèse sur le quotidien, les voyageurs doivent comprendre qu'un chef de bord à une rémunération acceptable mais moyenne".

Le chef de bord explique avoir 2200 euros bruts, complétés par son activité au quotidien via des primes: "Et il y a eu des combats pour les retraites parce que lorsqu'on partait, on avait des retraites très basses. Et je n'ai que 12 week-ends complets dans l'année et on nous interdit les vacances sur certaines périodes", conclut-il.

G.D.