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FN : la « liste noire » anti-UMP

Il y a bien une liste noire du FN contre des candidats UMP lors des législatives du 10 et 17 juin prochain

Il y a bien une liste noire du FN contre des candidats UMP lors des législatives du 10 et 17 juin prochain - -

En vue des législatives de juin, le Front national a déjà prévenu : des candidats frontistes seront bien présents face aux cadres de l'UMP. Mais Marine Le Pen conteste l'existence d'une telle « liste noire ».

Le Front national a des candidats UMP dans le collimateur. Bruno Gollnish candidat FN à Hyères dans le Var a bien confirmé mardi qu'il y avait une liste noire de personnalités UMP à faire battre lors des élections législatives. Toutes celles qui depuis un an disent préférer un candidat PS au Front national. Parmi elles : Jean-François Copé à Meaux, Nathalie Kosciusko-Morizet dans l'Essonne, Xavier Bertrand dans l'Aisne, François Fillon ou encore Claude Guéant.

« Un barrage aux socialo-communistes »

Bruno Gollnisch est catégorique : le FN a bien l’intention de barrer la route a certains candidats UMP lors des législatives de juin prochain. Il s’est confié à Véronique Jacquier sur RMC : « Notre priorité est de faire un barrage efficace à la coalition socialo-écolo-communiste qui se profile à l’horizon. Mais pour cela, il faut non seulement s’opposer évidemment aux socialo-communistes mais aussi à ceux des membres de l’UMP qui préfèrent voir passer un socialo-communiste plutôt qu’un élu du Front national. Qu’il s’agisse de Madame Kosciusko-Morizet, de Madame Jouanno ( Chantal Jouanno n'est pas candidate aux législatives - ndlr), de Monsieur Fillon ou Monsieur Copé et de quelques autres ».

Des discussions « au cas par cas »

Ce mercredi, Marine Le Pen a contesté l'existence d'une liste noire de candidats UMP « à faire battre à tout prix ». « Je déteste cette expression. Nous n'avons pas effectué de liste et encore moins de liste noire de candidats UMP à faire battre à tout prix », a déclaré Marine Le Pen. Néanmoins, s'« il n'y a pas de liste noire », « les électeurs » frontistes « se souviendront probablement de manière spontanée des candidats UMP qui se seront exprimés de manière violente à notre égard, y compris en appelant à voter socialiste », a ajouté la présidente du Front national. Celle-ci exclut par ailleurs tout accord entre le FN et l'UMP pour les législatives, mais se déclare ouverte à des discussions « au cas par cas » avec des candidats du parti de Nicolas Sarkozy.

« Ce n'est pas la 1ere fatwa du FN contre un élu UMP »

Sébastien Huyghe est porte-parole de l'UMP et député du Nord. Il n’est pas surpris par cette liste noire du Front national : « Ça n’est pas la première fois que le Front national lance une fatwa contre un élu UMP qui ne leur plaît pas pour essayer de le faire battre. Ça donne deux indications. La première, c’est que l’UMP n’a pas fait d’accord avec le Front national et n’en fera jamais. Le deuxième élément, c’est que ceux qui ont voté Front national au premier tour de l’élection présidentielle ont finalement facilité l’élection de François Hollande. Cet appel à faire battre un certain nombre de personnalités en vue de l’UMP le confirme également ».

100 députés en situation délicate

Mais au-delà de la fronde lancée par le FN, de nombreuses figures de l'UMP se retrouvent sur des sièges éjectables lors des élections législatives du 10 et 17 juin prochain. Ils sont une bonne centaine de députés de la majorité sortante en situation délicate : Jean-Louis Borloo, Patrick Devedjian et l'actuel ministre du travail Xavier Bertrand. D'autres comme Renaud Muselier à Marseille ou Michèle Aliot-Marie dans les Pyrénées Atlantiques peuvent compter sur leur notoriété pour s'en sortir. Une figure emblématique, Alain Juppé, préfère déjà jeter l'éponge. A Bordeaux dans sa circonscription, François Hollande a recueilli 59% des voix dimanche. Autre difficulté pour l'UMP, plus de cinquante députés quittent d'eux mêmes l'Assemblée Nationale. Là encore, des figures comme la ministre Roselyne Bachelot. Certains parlementaires ont d'ailleurs été incités par le parti à se représenter pour faire barrage au Front national.

La Rédaction avec Véronique Jacquier