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“Le couteau, il m’a traversé”: le réceptionniste blessé dans l’attaque de Marseille témoigne

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Deux jours après l’attaque au couteau à Marseille, une des victimes, réceptionniste de l’hôtel Amira, est rentrée chez elle après son hospitalisation. Fatigué et marqué par ses blessures, il a accepté de recevoir brièvement RMC à son domicile.

Deux jours après l’attaque au couteau survenue en plein centre-ville de Marseille, RMC a pu rencontrer une des principales victimes, le réceptionniste de l’hôtel Amira, premier lieu visé par l’assaillant. Sorti de l’hôpital il y a quelques heures seulement, l’homme, blessé mardi après-midi, a regagné son domicile dans le sud-est de la cité phocéenne.

Le sexagénaire, de faible corpulence, habite un appartement en rez-de-chaussée avec son épouse. Lorsqu’on frappe à sa porte, Mohammed* (prénom d’emprunt, la victime souhaitant garder l’anonymat) apparaît dans l’embrasure. De petite taille, légèrement voûté, portant des lunettes rectangulaires, il s’excuse d’une voix faible:

“Je suis très fatigué, j’avais prévu de rester allongé, d’ailleurs ça tire encore, il ne faut pas que je bouge trop.”

Relevant son t-shirt, il dévoile un large pansement blanc sur son flanc droit: “J’ai reçu un coup de couteau quand même, le couteau, il m’a traversé ici.” Essuyant son front d’une main tremblante, il ajoute: “Vous voyez, il faut que je me repose, je transpire.” Son teint, habituellement hâlé, a pâli d’épuisement.

Mohammed explique qu’il ne souhaite pas revenir sur les faits. “Tout ce qu’il y a à savoir, le procureur l’a dit dans sa conférence de presse hier soir, je l’ai regardé, c’est la stricte vérité.” Son épouse glisse: “Il faut le laisser se reposer maintenant”.

Ce que l'on sait de l'assaillant

Pour rappel, l'auteur de l’attaque au couteau mardi à Marseille, un Tunisien de 35 ans, a été abattu par la police. Il présentait un profil psychiatrique fait de violences et d'addictions, plutôt que radicalisé, même s'il a crié "Allah Akbar", selon les premiers éléments d'enquête.

Les cinq victimes, trois touchées au couteau et deux à la barre de fer ou à coups de poing, sont a priori toutes hors de danger, y compris le plus gravement blessé, l'ancien "colocataire" de l'assaillant dans un hôtel dont il venait d'être expulsé pour défaut de paiement. Ce dernier avait été frappé au thorax, a indiqué lors d'un point presse mercredi le procureur de Marseille Nicolas Bessone.

Selon les premiers éléments avancés par celui-ci, le "périple criminel" d'Abdelkader Dibi, 35 ans, dans le quartier populaire et très fréquenté de Belsunce, dans l'hyper-centre de la deuxième ville de France, a bien pour origine cette expulsion.

Rachel Saadoddine avec C.A