Après la tentative de putsch, le calme de retour à Moscou

Les forces du groupe paramilitaire Wagner se sont repliées progressivement dimanche en Russie après le coup de force avorté samedi de leur chef Evguéni Prigojine. En lançant sa mutinerie ce week-end, il avait promis de "libérer le peuple russe", ciblant notamment le ministre de la Défense et le chef d'Etat-major russe, qu'il accuse d'avoir sacrifié des dizaines de milliers d'hommes en Ukraine.
Face à l'avancée rapide des troupes de Wagner en direction de Moscou samedi, la capitale russe avait commencé à se barricader. Ce lundi est même une journée chômée à Moscou.
De l'agitation, puis un calme déconcertant. La guerre s'est approchée de Moscou pendant quelques heures.
“Les gens continuaient à être dans la rue. C’était assez étrange comme atmosphère”, indique Christophe Barthélémy est professeur d'histoire-géographie au lycée français. Il décrit les patrouilles, les sacs de sables mis en place dans certains quartiers.
“Il y a quelque chose qui ne tourne pas comme d’habitude ici. Les conséquences ne sont pas très très bonnes pour le pouvoir en place. On a eu l’impression que 25.000 personnes étaient capables de rallier Moscou en quelques heures”, appuie-t-il.
Les combattants du groupe Wagner amnistiés
Une parenthèse presque irréelle, dit-il. Certains Russes se réjouissent du retour à la normale, mais quelques voix s'élèvent pour défendre le chef du groupe Wagner, comme celle d'Oleg, un Moscovite.
"L’autorité, c’est l’autorité. Elle doit suivre les intérêts du peuple et de l’Etat. Et l’opinion d’une personne, qui a un certain poids dans la société, devrait peut-être être entendue par l’autorité”, assure-t-il.
Malgré des promesses de sanctions, Evguéni Prigojine et ses combattants ont été amnistiés. Ils dénonçaient notamment les difficultés russes en Ukraine et le commandement de l'armée régulière.