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Attentat de Londres: "Vous ne savez pas si ce n’est pas vous ou vos amis qui seront touchés la prochaine fois"

Après l’attaque qui a frappé Londres samedi soir, la vie reprend très progressivement dans le quartier de Borough Market. Ils sont nombreux à être venus rendre hommage aux victimes, mais l’ambiance est toujours pesante.

James se faufile au milieu de la foule des journalistes, il s’approche du cordon de sécurité se baisse et dépose un bouquet de fleurs. "J’ai passé ma journée à pleurer chez moi. Donc je me suis dit que j’allais sortir et apporter des fleurs", souffle ce grand gaillard de 26 ans, les larmes aux yeux. "C’était une nuit horrible. Ces pubs qui ont été frappé sont des endroits où je vais tout le temps avec mes amis. Je vous jure que dès qu’ils rouvriront on y retournera direct. On ne laissera personne nous terroriser".

A quelques mètres de là, Amber et Emily se tiennent debout, silencieuses, les yeux rivés sur cette zone complètement bouclée. Elles étaient là samedi soir et ont eu besoin de revenir. "Je fais partie de ceux qui ont eu de la chance, je suis arrivée cinq minutes après. C’est la chose la plus effrayante que j’ai jamais vécue. Je voulais revenir pour rendre hommage aux victimes".

"Ce n’est pas un silence reposant, c’est un silence qui est lourd"

Les rues sont quasi-désertes, le silence est partout. Certains habitants comme Maureen ont du mal à reconnaître leur quartier. "Normalement c’est bondé ici, les touristes viennent déjeuner au marché alors que là c’est très calme. Mais ce n’est pas un silence reposant, c’est un silence qui est lourd". Cette nuit-là, elle n’a pas fermé l’œil, et elle a improvisé un petit autel à la mémoire des victimes devant chez elle. "J’ai fait ça pour que quand les gens passent, ils sachent qu’ici, ils ne trouveront pas de haine".

Dans les quartiers alentours la vie a repris et les terrasses des cafés sont pleines. Une manière de résister aux terroristes. Mais Robin, 20 ans, ne peut s’empêcher d’y penser. "Avant, je n’étais pas vraiment anxieux, je me sentais plutôt en sécurité. Mais toutes ces attaques sont tellement rapprochées… Vous ne savez pas ce qui va se passer ensuite, si ce n’est pas vous ou vos amis qui vont être touchés la prochaine fois, ça devient vraiment inquiétant".

A Londres, Marie Monier et Marie Régnier (avec A.M.)