Charles III: polémique sur les héritages récupérés automatiquement par la famille royale

Charles III a acquis une partie de sa fortune grâce à des héritages. Et ce n’est pas nouveau. Depuis l’an 1399, les rois d’Angleterre sont aussi ducs de Lancaster. Et lorsque que quelqu’un meurt sans descendance dans ce duché, leur fortune et leurs terres reviennent au roi. On appelle cela la loi des biens vacants. L’objectif était de fournir des revenus au roi et de garantir ainsi son indépendance.
Il y a deux duchés royaux en Angleterre, celui de Lancaster et celui de Cornouailles, qui lui fournit de la même façon des revenus au prince de Galles. Et comme Charles a été prince de Galles pendant 65 ans, il a été l'héritier de tous ceux qui n'avaient ni héritier ni testament, et qui mouraient en Cornouailles.
Tout cela était connu et officiel et durait depuis plus de 600 ans, sauf que Charles avait affirmé que désormais cet argent n’irait plus dans sa cassette personnelle mais serait reversé à des organisations caritatives.
Et c’est là que l’affaire tourne au scandale, parce que le Guardian vient de publier des documents montrant qu’en fait les associations n’ont touché que 15% des sommes promises. Tout le reste ayant servi à entretenir les propriétés du roi... et donc à l’enrichir.
Malaise outre-Manche
La fortune du Charles III est en effet considérable: elle était estimée à environ 700 millions d’euros, c’était déjà plus que la fortune de sa mère. Mais un collège d'experts vient de revoir l’estimation en y incluant des biens qui appartiennent à la couronne mais dont il a en réalité la jouissance exclusive. Par exemple, un parc de voitures estimé à 7 millions d’euros. Et avec cette nouvelle façon de compter, on arrive à un patrimoine de 2 milliards d’euros. La presse a également révélé qu’il n’a pas payé d'impôts sur l’héritage de 500 millions d'euros reçu à la mort de sa mère.
Tout cela finit par créer un malaise. Pour désamorcer l’affaire des héritages, le palais royal a annoncé samedi que le roi allait transférer 100 millions vers des investissements éthiques. Ce qui ne veut pas non plus dire qu'il va faire 100 millions de dons à des associations. Cela veut dire qu’il va investir son argent dans des entreprises "morales" ou à portée "écolo".