Commémorations à Auschwitz: qui est Donald Tusk, le très influent Premier ministre de la Pologne?

La Pologne accueille ce lundi de nombreux chefs d'État pour les commémorations des 80 ans de la libération des camps d'Auschwitz-Birkenau. Donald Tusk, le Premier ministre polonais, présidera les cérémonies.
Opposé à la Russie depuis ses débuts
Figure pro-européenne de l'est du continent, il présidait le Conseil Européen (2014-2019) au plus fort de la crise migratoire. Dès ses débuts en politique, le Polonais a tourné le dos à la Russie et s'y est opposé à plusieurs reprises.
Donald Tusk a réalisé ses premiers pas militants dans le sillage de Solidarnosc, la fédération de syndicats qui a accompagné la chute de la dictature communiste dans les années 80 et 90. Pour ces commémorations, Donald Tusk a décidé de ne pas convier la Russie de Vladimir Poutine, alors même que les camps furent libérés par l'armée russe. Mais pour Donald Tusk, c'est aussi ce pays qui a ramené la guerre aux portes de l’Union européenne.
Sur ce sujet donc, le Premier ministre polonais n'a pas hésité à trancher. Comme il l'a fait également pour l'invitation de Benjamin Netanyahou, son homologue israélien, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. Donald Tusk a été clair: "Il est évident que le Premier ministre israélien, ou n’importe quel autre représentant d’Israël, a le droit de visiter le camp de concentration d’Auschwitz en toute sécurité." Finalement, c'est le ministre israélien de l’Éducation qui représentera son pays.
Un homme influent sur la scène européenne
Deux fois Premier ministre de la Pologne, et une fois président du Conseil Européen, Donald Tusk possède un CV flatteur, ce qui lui confère une certaine influence en Europe. Depuis le 1er janvier, la Pologne occupe la présidence tournante de l’Union européenne.
Donald Tusk défend une Europe forte. "Si l'Europe veut survivre, elle doit s'armer", avait-il déclaré devant le parlement européen la semaine dernière. "Ne vous demandez pas ce que les États-Unis peuvent faire pour votre sécurité, demandez-vous ce que nous pouvons faire pour notre sécurité", avait-il également clamé, pour s'opposer au nouveau Président américain, Donald Trump.
Il n’a pas peur de se mêler des élections allemandes non plus. Après un grand meeting de l’AfD, le parti d’extrême-droite allemand, Donald Tusk a mis en garde les Européens sur X: "Les propos tenus (…) sur la 'Grande Allemagne' et la 'nécessité d’oublier la culpabilité allemande pour les crimes nazis' nous ont paru familiers et inquiétants". Donald Tusk n'a pas peur de s’en prendre frontalement à ceux qu'il considère dangereux.