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Crise grecque: "Retirer seulement 60 euros par jour, ce n'est pas possible"

Les banques grecques sont prises d'assaut

Les banques grecques sont prises d'assaut - AFP

REPORTAGE - Le gouvernement grec a décidé lundi la prolongation jusqu'à mercredi inclus de la fermeture des banques. La somme maximale que les personnes possédant une carte sur un compte grec peuvent retirer est de 60 euros. Sur place, si les Grecs ont accordé leur confiance à Tsipras, ils sont toujours inquiets pour autant.

Chaque jour, c'est le même rituel. Tous les matins, dans le centre d'Athènes, la même scène se reproduit. Depuis plus d'une semaine, les distributeurs de billets de banque sont pris d'assaut. Les Grecs font la queue car le gouvernement n'autorise le retrait que de 60 euros par jour et par personne. Et le "non" au référendum n'a rien changé: les banques demeureront fermées jusqu'à mercredi inclus. De quoi inquiéter la population locale.

"On ne sait pas ce qui peut se passer du jour au lendemain", déclare, préoccupé, Elias, 28 ans, qui a voté non dimanche comme la majorité des Grecs. "Je travaille, je dors et les seuls achats que je fais ce sont les plus essentiels: du café, du sucre, des choses comme cela…, poursuit-il. Retirer seulement 60 euros s par jour, ce n'est pas possible". La situation n’a que trop duré pour les Grecs. Dans la file du distributeur, Eleni attend. Elle est veuve, touche 650 euros par mois pour elle et ses deux enfants.

"Encore faut-il en avoir de l'argent"

"Je n'ai pas pu aller au distributeur le soir du référendum. C'est pour cela que je suis là aujourd'hui. Mais le problème n'est pas seulement lié aux banques, explique-t-elle. J'essaye de retirer de l'argent tous les jours mais encore faut-il en avoir de l'argent". Pourtant, elle continue de faire confiance à Alexis Tsipras. A Athènes, il se dit que le Premier ministre parviendra à un accord viable avant le milieu de semaine prochaine. Adonis, lui, en tout cas, y croit dur comme fer.

"Je n'ai pas peur de l'inconnu et de l'avenir. Je n'ai pas peur des banques fermées. Ce n'est pas une question d'argent mais de dignité", revendique-t-il. Une dignité durement reconquise après 5 ans d’austérité pendant lesquels les Grecs ont eu le sentiment d’être le mauvais élève de l’Europe. Un bonnet d’âne dont les Grecs ne se débarrasseront pas si facilement.

Amélie Rosique avec Maxime Ricard