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Débarquement en Normandie, 80e anniversaire sans la Russie: ce qu'il faut savoir sur ces commémorations

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En Normandie, les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement ont débuté ce week-end, avant le point d’orgue ce jeudi en présence de 24 chefs d’Etat et de gouvernement. L’invitation de la Russie a finalement été annulée.

Les cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement ont commencé ce week-end en Normandie. Elles atteindront leur point d’orgue le 6 juin, avec 24 chefs d'État et de gouvernement attendus mais aucun représentant de la Russie, qui a été désinvitée de ces commémorations. Les organisateurs avaient prévu de ne pas convier Vladimir Poutine en raison de l'agression russe en Ukraine, mais la Russie avait reçu un carton pour envoyer une délégation. La Russie devait être honorée pour sa contribution à la victoire de 1945. Finalement, marche arrière toute. Jeudi dernier, l'Elysée a fait savoir que cette invitation ne tenait plus. Compte tenu de la guerre que la Russie mène contre l’Ukraine, qui s’est encore intensifiée ces dernières semaines, il n’y aura pas de délégation russe. En revanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera lui présent sur les plages normandes.

Vladimir Poutine était déjà venu deux fois pour célébrer le Débarquement. En 2004, il a été le premier président russe à venir. Il a donc fallu attendre 60 ans pour que la Russie soit associée à cet événement. La Russie qui, bien sûr, n’a pas participé au Débarquement mais qui a plus que participé à la chute du nazisme. Les soviétiques ont perdu plus de 20 millions d’hommes pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui avait justifié l’invitation de Vladimir Poutine en 2004, puis de nouveau pour le 70e anniversaire en 2014.

La question de la présence de l’Allemagne s’est aussi longtemps posée. Une question importante: est-ce qu’on invite le perdant à venir célébrer sa défaite? Longtemps, il n’en a pas été question. En 1994, pour le 50e anniversaire, Helmut Kohl avait fait savoir à François Mitterrand qu’il apprécierait d'être invité. Mais le président français n’avait pas retenu la proposition et le chancelier allemand avait été très vexé.

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Expliquez-nous par Nicolas Poincaré : La Normandie, centre du monde diplomatique - 03/06
3:22

François Mitterrand a lancé les grandes commémorations en Normandie

Finalement, c’est Jacques Chirac, en 2004, qui a pour la première fois invité le chancelier allemand, en l'occurrence Gerhard Schröder. Et les deux hommes s'était donné une longue accolade sur le parvis du mémorial de Caen. Angela Merkel est revenue pour les 70 ans et Olaf Scholz sera là pour les 80 ans.

Ces anniversaires ont pris toujours plus d'importance avec le temps. Pour les 10 ans en 1954, il ne s’est rien passé de particulier. Pour les 20 ans, en 1964, Charles de Gaulle n’avait pas fait le déplacement. Il en voulait encore aux Américains et aux Anglais d’avoir dû attendre une semaine avant de pouvoir lui-même débarquer le 14 juin 1944.

Valéry Giscard d'Estaing n'était pas non plus venu pour les 30 ans en 1974. En fait, c'est François Mitterrand qui a pour la première fois placé la Normandie au centre du monde en 1984, puis pour le cinquantième anniversaire en 1994. Les commémorations avaient duré une semaine et 24 chefs d'État et de gouvernement étaient venus, dont Bill Clinton et la reine d'Angleterre.

5.000 vétérans avaient fait le déplacement avec leurs familles. Le cimetière de Colleville, au-dessus d’Omaha Beach, leur avait été réservé pendant un moment. C'était extrêmement émouvant de voir ces anciens soldats rechercher le nom de leurs camarades parmi les 10.000 tombes.

En 1994, ces vétérans avaient autour de 70 ans, ils étaient encore en pleine forme. En 2014, pour les 70 ans, ils étaient encore 1.800 qui avaient fait le déplacement. Et cette année, ils ne sont plus que 200 et ils ont entre 96 et 107 ans. Il est prévu de très nombreuses cérémonies en leur honneur. Les premiers ont déjà été acclamés à leur arrivée.

Nicolas Poincaré