Droits de douane de Donald Trump: les entreprises françaises s'interrogent "comment faire face"

Le président américain Donald Trump a affirmé qu'il ne "cherchait pas d'accord" commercial avec l'Union européenne et a menacé d'imposer des droits de douane de 50% sur les importations en provenance des Vingt-Sept dès le 1er juin.des foudres commerciales que l'UE tente de contenir, appelant au "respect".
"Nous avons établi les termes de l'accord. C'est 50%" de droits de douane, a asséné Donald Trump dans le Bureau ovale, quelques heures après l'annonce de cette taxe XXL sur sa plateforme Truth Social. Le républicain répète à l'envi que l'UE a été "créée pour faire du mal aux États-Unis".
"Il faudra faire face mais je ne sais pas comment"
Les entreprises françaises, une nouvelle fois, craignent pour leur activité. Des chefs d'entreprises souvent démunis, comme Alexis de Galembert, fondateur de la fabrique Cookie. Sa société a décroché un contrat aux États-Unis en début d'année, leur premier outre-Atlantique et de loin leur plus gros.
"C'est très grave, clairement, si mes produits sont taxés à 50%, ce client ne recommandera pas. C'est très compliqué, j'ai beaucoup investi, j'ai pris des engagements bancaires, j'ai embauché... Il faudra faire face mais je ne sais pas comment", explique-t-il au micro de RMC.
Investir en France
Le plus dur c'est surtout de se projeter, estime Laurent Vronski, directeur général de la société Ervor. 25% de ses compresseurs sont vendus aux États-Unis: "On ne peut pas rêver pire. Je pense que jusqu'à la fin de la mandature de Trump, on ne va pas vivre une ère économique avec une vision à long terme", dit-il.
Avec ces incessants revirement de situation certains font machine arrière, comme Amy Pasquet, productrice de cognac. "On imaginait beaucoup investir aux États-Unis mais on peut se passer d'eux aussi. J'ai vraiment réduit la voilure pour investir en France."
Prises par surprise, les Bourses européennes ont terminé en forte baisse vendredi: la Bourse de Paris a chuté de 1,65%, après avoir perdu brièvement plus de 3% en séance, Francfort a reculé de 1,54% et Milan de 1,94%. Londres n'a perdu que 0,24%, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ayant déjà conclu un accord commercial début mai.