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"Être soldat, ça ne s'improvise pas": les Français qui veulent aller se battre en Ukraine sont-ils inconscients?

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Des Français ont affirmé vouloir partir en Ukraine pour se battre contre l'armée russe, au nom de la liberté. Un acte que certains estiment très risqué, notamment pour ceux qui n'ont pas été soldats, et qui ne sont absolument pas formés pour des guérillas urbaines.

Partir faire la guerre en Ukraine. C’est la volonté de certains Français qui répondent à l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a appelé il y a quelques jours les Européens à prendre les armes.

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Un acte qui est forcément une prise de risque selon le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU.

“Ça ressemble étrangement aux brigades internationales qu’il y avait en Espagne à l’époque où les Républicains luttaient contre le régime de Franco. Ça répond à un appel pour lutter pour une cause. Le président ukrainien le demande.
Le gouvernement français ne l’interdit pas, mais il se retrouve dans une situation juridique extrêmement compliquée. Outre les assurances qui ne couvrent pas les frais de guerre, il y a une prise de risque évidente. La guerre ça tue, la guerre ça blesse, la guerre ça crée beaucoup de malheurs. Et ceux qui veulent partir là-bas doivent mesurer qu’ils prennent des risques importants”, explique-t-il.

Des pertes à prévoir?

Si le Général Trinquand prévient du risque, il dit aussi comprendre la volonté de certains, et notamment d’anciens militaires. Mais Jérôme, auditeur de RMC, lui ne comprend pas du tout.

“Ces Français qui veulent prendre les armes en Ukraine, j’aimerais savoir s’ils savent ce que c’est. Moi, j’étais dans l’armée, on s’entraînait ensemble, on faisait des stages commando ensemble, on partait en mission ensemble. Là, prendre quelqu’un, lui dire 'prend le fusil, part au combat', en plus dans des guérillas urbaines qu’on appelle le ‘cross-combat’. On n’improvise pas comme ça. Je comprends le peuple ukrainien qui veut défendre sa patrie. Mais eux, ils connaissent les villes, ils parlent la langue. Ce n’est pas de l’humanitaire, ce n’est pas un jeu vidéo”, assure-t-il.

Un avis que partage totalement l'ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. "C’est extrêmement dangereux. Être soldat ça ne s’improvise pas, c’est risqué et c’est encore plus risqué quand on est un amateur. Les pertes dans ces bataillons de volontaires seront sans doute très importante”, prévient-il.

Autre grande question, qui reste pour l’instant assez, comment l’Etat français réagira-t-il si certaines personnes qui ont décidé de se rendre en Ukraine se font arrêter par les Russes? 

Guillaume Descours