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Guerre en Ukraine: Emmanuel Macron n'exclut pas l'envoi de troupes au sol, "un signal très fort"

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Emmanuel Macron a affirmé que l'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine ne doit pas "être exclu" à l'avenir lors d'un grand sommet organisé à l'Élysée ce lundi soir. Il a précisé qu'il n'y a "pas de consensus" à ce stade. C'est la première fois que cette hypothèse est émise, ce qui ferait des pays dont les troupes seraient en Ukraine des cobelligérants aux yeux de Moscou.

Le président de la République, Emmanuel Macron, recevait ce lundi soir à l’Élysée une vingtaine de dirigeants européens pour réaffirmer le soutien à l’Ukraine deux ans après le début de l'invasion russe. Pour la première fois, il est allé plus loin que d'habitude dans les mots, en envisageant des troupes occidentales sur le front.

Une position d’ailleurs répétée à plusieurs reprises lundi soir, à l'issue de ce grand sommet à l’Élysée.

“Rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. Tout est possible, si c’est utile pour atteindre nos objectifs”, a appuyé Emmanuel Macron.

Il précise qu'il n'en est pas question à ce stade, qu’il n’y a pas de consensus entre les Européens pour envoyer des troupes au sol. Mais la question a bien été évoquée avec la vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

Ce qui est très net, c’est le changement de ton vis-à-vis de la Russie, déjà très marqué il y a dix jours lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris. Emmanuel Macron avait déjà pointé la nouvelle posture de la Russie, et son agressivité y compris à l’égard de la France. “Ce constat fait l’unanimité chez les Européens”, a-t-il répété lundi soir.

Un palier franchi

D’où l’objectif d’aider encore davantage l’Ukraine avec des munitions, bientôt des avions, et désormais des missiles longue portée. En émettant cette hypothèse, le président a franchi un palier, selon Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale.

“Si la survie de l’Ukraine était engagée, il pourrait y avoir éventuellement l'envoi de troupes au sol. C’est un message très clair envoyé au maître du Kremlin. C’est un message de fermeté. Maintenant, il va falloir attendre de voir qu'elle va être la réaction de Moscou, mais c’est un signal très fort. C’est vraiment la volonté de ne pas laisser tomber l’Ukraine parce que derrière l’Ukraine, c’est toute la sécurité de l’Europe qui est en jeu. Il y a eu trop de manifestations de l’agressivité russe ces derniers mois et ces dernières semaines pour que l’on ne fasse pas la politique de l’autruche”, assure-t-il.

“Nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe”, redit Emmanuel Macron, mais “cette guerre détermine notre avenir”, d'après lui, jugeant la défaite de la Russie “indispensable à la stabilité en Europe”.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours