Guerre en Ukraine: la Russie voit Marioupol devenir "une ville balnéaire", après l'avoir détruite
Trois mois de guerre, des milliers de victimes, des exactions, des récits d’horreur et des villes détruites, comme Marioupol… Mais dans la version russe de la guerre en Ukraine, le ton est sensiblement plus léger. Dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, Alexander Makogonov, porte-parole de l’ambassade de Russie en France, a estimé que la vie "normale" était en train de revenir à Marioupol, rasée à 90% par l’armée russe, tombée après une longue résistance ukrainienne dans le dernier bastion, à l’usine Azovstal.
"Je vais reprendre la citation de Charles de Gaulle lorsque Paris a été libérée en août 1944. Marioupol, c’est outragée, brisée, martyrisée, mais libérée. Cette ville reprend peu à peu son souffle et revient à la vie relativement normale. Les infrastructures sont en train d’être rétablies, l’eau, l’électricité, etc. Il y a quelques magasins qui commencent à fonctionner. C’est la vie paisible qui reprend", a-t-il assuré, face à la grande perplexité de Nicolas Poincaré, qui lui a rappelé que la ville était en ruines.
"Peut-être la plus belle ville balnéaire de la région"
"Vous savez, les autorités de la République populaire de Donetsk (pro-Russe, ndlr), d’après leurs déclarations, veulent transformer cette ville traditionnellement industrielle en ville balnéaire, la plus belle peut-être de la région. On va voir, c’est une question de temps", a répondu le porte-parole de l’ambassade de Russie en France, dont le n°1 a été convoqué à deux reprises par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ces dernières semaines, après des publications sur Twitter.
Alors que la destruction de Marioupol fait penser à celles de Grozny (Tchétchénie) et Alep (Syrie), également par les forces russes, Alexander Makogonov détourne le débat. "Je ne sais pas pourquoi vous parlez des villes rasées par l’armée russe, comme vous dites, et que vous ne parlez jamais des villes rasées par les troupes américaines ou de l’Otan. Belgrade, Raqqa, ce n’était pas les Russes. En Libye, les villes étaient bombardées, sans distinguer entre les civils et les militaires. Il y a pas mal d’exemples." Quant au bombardement sur le théâtre de Marioupol, qui aurait fait 600 victimes, il l’attribue aux "néo-nazis" ukrainiens, pour "montrer ces images et que tout le monde accuse la Russie"…