Guerre en Ukraine: les ONG alertent sur le risque de trafic d'êtres humains

L'Europe doit se préparer à recevoir entre 8 et 10 millions de réfugiés ukrainiens au cours des prochaines semaines en raison de la poursuite de l'invasion russe, alors que déjà 3 millions et demi d'Ukrainiens ont fui pour se réfugier à l'étranger.
Les associations alertent sur un point: comme souvent dans ce type d'évènements, des dérives sont possibles dans l'accueil des réfugiés, avec le trafic d'êtres humains notamment. D'autant plus que les réfugiés en provenance d'Ukraine représentent une population fragile: 90% sont des femmes et des enfants, les hommes en âge de combattre ne pouvant pas quitter le pays.
Le principal risque pour ces réfugiés est de tomber dans une spirale, devenir dépendant des réseaux mafieux ou de personnes mal intentionnées. "Cela peut être l’exploitations sexuelle, le travail forcé, l’esclavage domestique, la contrainte à commettre des délits, l’obligation de mendier voire parfois les mariages forcés. On a peur d’être seul donc si l’on voit quelqu’un prêt à aider, on risque d’y aller", explique à RMC Geneviève Colas, du collectif, "Ensemble contre la traite des êtres humains".
Attention aux initiatives individuelles
Des dérives déjà constatées dans les pays limitrophes de l'Ukraine. Pour le moment, rien n'a été constaté en France mais les associations restent vigilantes, notamment sur les initiatives individuelles de solidarité.
"On a des personnes qui nous appellent en nous disant qu’ils ont commencé à héberger une famille ou une personne sans que cet accompagnement soit raccroché à un dispositif public. Là, il peut y avoir un risque de voir des initiatives isolées", assure Guilhem Mante, de la Fédération de l'Entraide Protestante.
Les associations alertent aussi sur le besoin urgent de formation des policiers, des travailleurs sociaux ou des professionnels de la santé pour prévenir et traiter ces situations de traites d'êtres humains.