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"Je suis prêt à en accueillir chez moi": 500.000 réfugiés Ukrainiens fuient les combats, la question de l'accueil se politise en France

Près de 500.000 Ukrainiens auraient déjà fui les zones de combats vers l'Union européenne. En France, la classe politique dans son ensemble a appelé à accueillir les réfugiés.

Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février dernier, près de 500.000 Ukrainiens sont arrivés dans l’Union européenne a annoncé le Haut commissariat aux Réfugiés (HCR) ce lundi, dont près de 150.000 en Pologne a assuré Varsovie. Et ils pourraient être à terme des "millions" si la crise perdure. Face à cet afflux de population, les ministres européens de l’Intérieur ont plaidé à une "grande majorité", pour l’octroi d’une protection temporaire aux Ukrainiens fuyant leur pays.

Ylva Johansson, la commissaire européenne, chargée des Affaires intérieures, a précisé que la plupart des Ukrainiens arrivant en Europe possédaient un passeport biométrique et pouvaient ainsi rester 90 jours sur le territoire de l’Union Européenne. Pour l’instant, la plupart des Ukrainiens ayant rejoint l’UE sont hébergés par des proches et peu d’entre eux ont déposé une demande d’asile, alors qu’ils ont pour l’instant surtout pris la direction de pays accueillant une importante population d’origine ukrainienne comme la Pologne, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, l’Allemagne et la République tchèque.

En France, certains sont déjà prêts à accueillir des migrants ukrainiens: "A Lille nous sommes prêts", a assuré la maire de la ville Martine Aubry sur France Inter samedi. "Nous avons vu les lieux où nous pourrons accueillir des Ukrainiens, les places qui seront disponibles, comme nous l'avions fait pour les Afghans", a ajouté l'élue évoquant 250 places déjà disponibles.

"Je suis convaincue que beaucoup pourront accueillir chez eux des Ukrainiens. Des centaines de personnes peuvent arriver dans ma ville et j'imagine que si tout le monde fait la même chose, on arrivera à traiter le problème des réfugiés", a également appelé Martine Aubry.

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"Je n'ai aucun lien avec l'Ukraine, mais je cherche un moyen d'aller au combat"

"Avec ma compagne, nous avons une grande maison, nous n'avons plus d'enfants, nous sommes prêts à accueillir deux familles de réfugiés ukrainiens", renchérit ce lundi sur RMC Bruno qui habite à Lattes dans l'Hérault. "J'ai déjà contacté une association. Nous sommes vraiment touchés avec ma compagne, on se dit que ça pourrait être nous", ajoute-t-il assurant aussi chercher un moyen d'aller combattre.

"Je n'ai aucun lien avec l'Ukraine, mais je cherche un moyen d'aller au combat, ma compagne est d'accord", assure Bruno qui reconnaît être "plutôt égoïste" mais explique que la crise lui rappelle "39-45".

D'autres voient une différence de traitement entre l'accueil des Ukrainiens et celui des Syriens notamment, débuté il y a plusieurs années et le début de la guerre civile en Syrie: "Quand c'était des Syriens, on n'en voulait pas. Maintenant en Ukraine ce n'est pas des Musulmans donc ça va", ironise Jonathan, routier en Vendée, qui estime qu'il y a une sélection des réfugiés. "L'être humain ne se résume pas à une religion".

"Je n'ai pas de problème sur le principe mais que ces donneurs de leçon donnent l'exemple. Martine Aubry devrait en accueillir chez elle", peste de son côté Christophe, un autre auditeur de RMC. 

Selon l’ONU, 368.000 réfugiés ont fui l’Ukraine et ils pourraient être 5 millions à terme à le faire. En France, la question de l'accueil des migrants ukrainiens s'est invité dans la campagne présidentielle. Tous les candidats à une exception près, se sont prononcés en faveur de l'accueil d'Ukrainiens.

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Guillaume Dussourt