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La CGT contre le boycott d'Auchan: "Poutine ne va pas être privé de caviar si Auchan part"

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Invité de RMC ce lundi matin, Amar Lagha, secrétaire général de la fédération CGT commerce et services, salue la décision du groupe Mulliez de rester en Russie malgré la guerre.

Les marques françaises encore présentes en Russie doivent-elles fermer leurs magasins? La question se pose depuis le début de la guerre en Ukraine il y a un peu plus d'un mois. La France est en effet le premier employeur étranger en Russie avec près de 500 entreprises.

Renault a choisi de stopper l'activité de ses usines. De son côté, le groupe Mulliez (Auchan, Leroy Merlin, Decathlon...) a annoncé qu'il assume maintenir l'ouverture de ses filiales malgré les appels au boycott.

"Boycotter et quitter aura plus de conséquences dramatiques pour les salariés les plus précaires"

Invité de RMC ce lundi matin, Amar Lagha secrétaire général de la fédération CGT commerce et services, représentant notamment les salariés du groupe Mulliez, n'est habituellement pas tendre avec la direction. Mais il soutient cette décision de maintenir l'activité malgré la guerre pour éviter la casse sociale qui s'en suivrait.

"D'habitude, on a une divergence profonde avec le ​patronat, surtout de la grande distribution. Mais il faut savoir qu'Auchan emploie près de 28.500 salariés en Russie, dont 85 % de femmes. Mais si Auchan se retire de la Russie, on va se retrouver avec une précarité forte, surtout les femmes qui vont subir cette précarité. Je peux vous garantir que le président russe ne va pas être privé de caviar si Auchan part. On pense qu'Auchan doit rester en Russie et en Ukraine. Boycotter et quitter aura plus de conséquences dramatiques pour les salariés les plus précaires", souligne-t-il.

"Si Auchan quitte la Russie voire l'Ukraine, il y aura des conséquences aussi en France"

Amar Lagha pense également aux conséquences économiques sur les emplois en France en cas de fermeture en Russie et Ukraine, et donc de baisse de revenus pour le groupe.

"80-90 % des salariés ne sont pas inquiets. Mais si Auchan quitte la Russie voire l'Ukraine, de fait il y aura des conséquences (économiques) aussi en France, avec encore des centaines d'emplois supprimés dans le secteur en France. Mais on n'est pas là pour faire de la politique", tranche-t-il.

Pour lui, il y a une solution qui conviendrait à tout le monde: "Tous les dividendes, profits, de Mulliez, ils n'ont qu'à les laisser pour la reconstruction de l'Ukraine".

J.A.