La justice bientôt saisie pour rapatrier de Syrie des orphelins français du jihad
Une avocate va saisir la justice française pour exiger le rapatriement en urgence de deux orphelins français détenus depuis plus d'un an dans un camp kurde de déplacés en Syrie. L'un est âgé de 3 ans et l'autre de bientôt 6 ans. Ils ont été formellement identifiés par la Croix Rouge il y a quelques mois comme l'exigent les autorités françaises. Pourtant, leurs grands-parents en France n'ont aucune information sur leur rapatriement.
Les deux enfants ne sont pas de la même famille, leurs parents français, membres de l'Etat Islamique, sont présumés morts ou n'ont plus donné signe de vie depuis plusieurs mois.
Mais près de 6 mois après cette identification, les deux enfants sont toujours dans un camp kurde en Syrie. Incompréhensible, pour Me Samia Maktouf, l'avocate des grands-parents français de ces orphelins: "On n'arrive pas à comprendre ce qui bloque les autorités françaises. Il s'agissait d'identifications, ça ne pose plus de problème puisque les enfants sont identifiés. Nous n'avons pas besoin de l'autorisation des parents parce que ce sont des enfants orphelins".
"La place de ce petit, c'est dans sa famille"
Il y a quelques mois déjà, la grand-mère du petit garçon lançait un appel à Emmanuel Macron pour obtenir le retour de son petit-fils: "La place de ce petit, c'est dans sa famille, avec moi, sa mamie. Tout est prêt", avait-elle alors confié.
La semaine dernière, à Bruxelles, la justice a ordonné à l'Etat belge de rapatrier six enfants détenus également dans un camp kurde. Pour Samia Maktouf, les autorités françaises doivent aussi agir: "Une étape doit être franchie, elle est plutôt d'ordre politique. Le choix devrait être fait rapidement: soit les laisser sur place avec un risque qu'ils soient endoctrinés ou les sauver de la terreur et en faire des citoyens".
Plusieurs dizaines d'enfants détenus par les Kurdes avec leurs mères
Actuellement, plusieurs dizaines d'autres enfants français sont également détenus par les Kurdes au nord-est de la Syrie mais avec leurs mères, le ministère des affaires étrangères a répété qu'ils seraient pris en charge en France si leurs mères donnaient leur accord. Pour le moment, aucun rapatriement n'a eu lieu.
A leur retour en France, les enfants ayant vécu au cœur de l'Etat Islamique sont systématiquement pris en charge par l'aide sociale à l'enfance. Ils sont suivis de très près et c'est ensuite à un juge pour enfants de décider si un lien doit être reconstruit avec sa famille.