"Le peuple n'a plus peur": des algériens descendent massivement dans la rue pour protester contre la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle en Algérie a eu lieu jeudi. Selon l’autorité nationale indépendante des élections, le taux de participation s’élevait à 33% à 17 heures. Officiellement, lors du dernier scrutin en 2014, un électeur sur deux s’était déplacé. Cinq candidats s’affrontent pour succéder à Abdelaziz Bouteflika. Les premiers officiels résultats sont attendus dans la matinée.
Une nouvelle manifestation est prévue ce vendredi dans les rues d’Alger. Jeudi, déjà, les opposants aux scrutins ont manifesté et dénoncé cette élection.
"Sur notre vie, nous jurons qu'il n'y aura pas de vote". Une foule immense chante son opposition à cette élection dans le centre d'Alger. Des jeunes, des retraités, des femmes brandissent des drapeaux algériens. Pour Samia, ce scrutin est une véritable mascarade.
"On veut bien voter, mais pas sur le même système. On veut que ça change, on veut choisir notre président. Il faut que ça change, ça fait trop longtemps que ça dure", affirme-t-elle.
Nouvelle manifestation ce vendredi
Une pancarte à la main, Saïd, médecin à Alger, veut faire passer un message. "J’ai mis ‘le vote, c’est là dans la rue’. La population est dans la rue, elle est contre le vote", indique-t-il. Il rejette avec force les 5 candidats, tous liés au pouvoir en place. Peu importe pour lui qui sortira vainqueur.
"Ils vont nous sortir des chiffres tirés de l’imaginaire alors que le peuple refuse cette élection. Ils ont l’habitude de trafiquer les élections, les résultats ne sont pas fiables", explique-t-il.
Les manifestants scandent des slogans hostiles au pouvoir et à l'armée. Nacera, qui manifeste depuis février, compte bien poursuivre le mouvement. "On est là, on ne bougera pas. On est là tous les vendredis, à chaque occasion, on est là pour dire non. On espère qu’ils partent tous", indique-t-elle.
Et pour y arriver, les Algériens sont prêts à se battre estime Abdelaziz, un retraité.
"Le peuple n’a plus peur, il sortira constamment jusqu’à la victoire finale. Qu’il y ait une période de transition, un gouvernement de transition, de nouveaux textes constitutionnels dans l’intérêt des Algériens et de l’Algérie", demande-t-il.
Les manifestants espèrent être encore plus nombreux aujourd'hui dans les rues pour le 43e vendredi consécutif.