Les présidents français, Trump, Poutine… Angela Merkel publie ses mémoires

L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel publie ses mémoires (Liberté, Albin Michel), dans lesquelles elles revient notamment sur ses rencontres avec les grands dirigeants internationaux.

Après trois années de silence, l’ex-chancelière allemande Angela Merkel publie ses mémoires. "Liberté" (Albin Michel), titre simple. Mais c’est aussi une forme de plaidoirie de la défense que ces mémoires. Aujourd’hui, son bilan économique est contesté. On reproche entre autres à Angela Merkel d’avoir dopé ses résultats économiques au gaz russe à bon prix. Et d’avoir fait de son pays une puissance exportatrice, et donc dépendante des turbulences internationales d’aujourd’hui.

Angela Merkel a été 16 ans chancelière allemande, une longévité exceptionnelle à ce poste. Ses mémoires font 700 pages. Une page pour huit jours au pouvoir, c’est le journal Les Echos qui s’est amusé à calculer, là où Nicolas Sarkozy aura publié 600 pages pour cinq ans seulement.

Angela Merkel a été chancelière alors que Jacques Chirac était à l’Elysée. Elle a ensuite connu Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, avec qui elle aura eu de très bons rapports dit-on, jusqu’à la fin de son dernier mandat.

Avec Nicolas Sarkozy, elle raconte la crise financière, la crise de l’Euro… Avec François Hollande, elle revient sur les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, et le rassemblement de dirigeants du monde à Paris. Angela Merkel aurait imposé sa présence, "pas nécessaire" pour le président français.

Racontez-nous par Matthieu Belliard : "Liberté", Angela Merkel publie ses mémoires - 26/11

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Quand Vladimir Poutine fait entrer un chien pour faire peur à Angela Merkel

Angela Merkel raconte aussi des rencontres. Donald Trump, "fasciné par les autocrates". Elle n’est pas fan, c’est clair: "Un défi pour le monde". Vladimir Poutine, "qui parle allemand à voix très basse" comme le faisaient les agents de la Stasi au temps de la RDA, où Angela Merkel a grandi.

Angela Merkel revient sur une anecdote marquante avec Vladimir Poutine. En plein entretien, en 2006, le président russe fait entrer un gros chien. Il sait qu’elle a peur des chiens. Elle dénonce un sadique: "Je crus déceler dans la mimique de Poutine, le plaisir que lui procurait cette situation".

Elle revient bien sûr aussi sur la crise migratoire. Et sur sa politique d’accueil en 2015, si décriée, quand Angela Merkel ordonne de ne pas refouler les refugiés d’Allemagne. "Wir Schaffen das", son "nous y arriverons", est resté dans les mémoires outre-Rhin. Ce faisant, elle envoie un tacle au leader de son parti, alors qu’on est pourtant en campagne électorale.

A gauche comme à droite, le discours s’est très sensiblement raffermi sur l’immigration outre-Rhin. "C’est une illusion de penser que tout ira bien si nous refoulons les réfugiés", dit-elle. En réalité, 2015, c’est il y a une éternité. Et c’est peut-être aussi ce qu’incarne Angela Merkel aujourd’hui, déjà. Une époque révolue.

Matthieu Belliard