Mondial 2018: supporters bienvenus, manifestants s'abstenir

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Du foot, mais pas de manifestations. Vendredi, Vladimir Poutine a souhaité la bienvenue à la Coupe du Monde aux équipes de football et à leurs supporters. Mais, un décret du 9 mai signé par le président russe introduit des restrictions sur les manifestations en marge de la Coupe des confédérations et du Mondial 2018 de football.
Selon le texte, les manifestations pourront se tenir dans les régions des villes hôtes uniquement à des endroits et à des moments approuvés par les autorités. Une mesure qui ne passe pas pour une partie de la population, qui aurait aimé profiter du Mondial pour se faire entendre.
Cette interdiction de manifester, de contester, Pavel l’a subie il y a une semaine. Cet étudiant a été arrêté pour avoir tagué un des logos des opposants à Vladimir Poutine: "Il y a eu beaucoup de pression psychologique. La police m’a menacé d’aller en prison, d’être viré de l’université, et même de m’expulser de Moscou et me renvoyer en Sibérie où je suis né".
"Une personne peut finir en prison"
Deux mois où la contestation est donc interdite. Léonid, un opposant historique, explique avoir fait quatre ans de prison à cause de cet engagement. Et pendant la Coupe du monde, il ne prendra pas le risque de descendre dans la rue: "Une personne peut être battue, et finir en prison, c’est simple. Il faut être fou pour ne pas avoir peur, moi je n’irai pas, mais j’espère que mes collègues iront".
Un décret qui indigne l’ONG Human Rights Watch: "On espère qu’il y aura beaucoup de manifestations. Le monde entier va regarder la situation de la Russie, et beaucoup de Russes ont des choses à dire à la communauté internationale", explique Denis Shebov, un membres de l'ONG à Moscou.
Et l’opposante principale à Vladimir Poutine, Ksenia Sobtchak, appelle justement à un rassemblement dès mardi prochain.
En 2014, Vladimir Poutine avait adopté un décret interdisant les manifestations en marge des jeux Olympiques de Sotchi et des Jeux paralympiques avant d'autoriser finalement les rassemblements ayant reçu l'aval des autorités.