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"On ne voyait plus à 100 mètres": au moins 34 morts en Algérie dans de violents incendies

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Plusieurs départements du nord de l'Algérie étaient en proie de violents incendies, ce lundi. Selon un dernier bilan des autorités, les flammes ont fait au moins 34 morts. L'origine des incendies n'est pas encore connue.

Au moins 34 personnes sont mortes en Algérie dans des incendies qui ravagent le pays, notamment dans des départements du nord. Parmi ces victimes, dix sont des militaires, selon un bilan publié par le ministère de l'Intérieur algérien lundi soir.

8.000 hommes et 529 camions de pompiers étaient toujours sur le terrain. Ces feux, attisés par des vents très forts, ont atteint des zones d'habitation, provoquant l'évacuation de plusieurs centaines de personnes.

Si la plupart des feux ont été maîtrisés lundi soir, des "opérations d'extinction se poursuivent dans six wilayas: Boumerdès, Bouira, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Jijel et Skikda", ont précisé les autorités.

Dans les environs de Béjaïa, justement, les habitants ont été surpris par le vent qui a propagé les flammes très vite. C'est avec des seaux que ces habitants, impuissants, tentent d'éteindre le feu. En face d’eux, des flammes qui sont parfois de plusieurs dizaines de mètres, selon des témoins sur place.

L'origine des incendies toujours inconnue

“Il y avait des panaches de fumée qui s’élevaient de partout. On ne voyait plus à 100 mètres”, décrit Hachemi. Il était dans sa maison près de la mer, quand il a réalisé que l'incendie était à ses portes tôt lundi matin.

“Tout le monde a évacué sur la plage. Il y avait des enfants qui pleuraient. On était un peu livré à nous-mêmes. Il n’y avait personne sur place de la protection civile pour nous aiguiller. Ce qui fait qu’il y a une solidarité qui s’est mise en place. On a eu la chance d’avoir des propriétaires d’embarcations qui sont venus chercher en priorité les personnes âgées sur la plage. On a vu le premier Canadair arriver à 16 heures”, déplore-t-il.

Sa maison est intacte, mais celle de ses voisins, deux rues au-dessus, a brûlé. Le bilan humain est lourd, déplore Mouales, qui s'est mobilisé pour aider les sinistrés.

“Pour faire des dons, pour aider, pour garantir les médicaments... Il y a des gens qui ont été carbonisés, d’autres qui ont été asphyxiés… Je ne trouve pas les mots pour décrire la situation actuelle”, confie cet homme.

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour savoir si ces feux sont d'origine criminelle.

Maryline Ottmann avec Guillaume Descours