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Pourquoi, malgré les sanctions occidentales, l'économie russe est dopée par la guerre en Ukraine

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La Russie a connu une croissance de 3,6% en 2023, et en ce dépit des sanctions occidentales qui espéraient assécher l'économie russe. Celle-ci est dopée par l'effort de guerre, depuis l'invasion de la guerre en Ukraine. Un PIB en croissance mais qui n'enrichit cependant pas le pays.

La croissance russe s'est établie à 3,6% en 2023 et ce malgré les sanctions occidentales. De plus, le Fond monétaire international (FMI) prévoit en 2024 pour le pays une augmentation de 2,6%, soit le double de sa prévision précédente. Une croissance bien supérieure à celle des Européens.

Pour autant, cette croissance apparente est dopée par l'effort de guerre, depuis l'invasion en Ukraine, en février 2022. L'économie de guerre fonctionne a plein régime, un demi millions de travailleurs ont rejoint les usines du secteur de l'armement et le taux de chômage n’est que de 3% et l'inflation à 7%.

Les sanctions de l'UE contournées

Une croissance en hausse alors que l'UE a validé a adopté en décembre un douzième paquet de sanctions contre la Russie, qui comprend notamment l'interdiction des importations de diamants russes dans l'UE. Près de 2.000 personnalités russes sont touchées par ces sanctions, interdit de voyager ou de faire des affaires chez nous… Tout cela aurait privé Moscou de 400 milliards de dollars de revenus.

Des sanctions malgré tout contournées, le secteur de l'automobile en étant un exemple. Les constructeurs Renault, Volkswagen, Mercedes avaient fermé leurs usines en Russie dès l’invasion de l'Ukraine.

La production des voitures étrangères s’était effondrée de 97% en quelques semaines. Les russes se sont alors tournés vers les voitures chinoises. Les exportations de voitures européennes ont alors augmenté de 300% au Kazakhstan, les russes achetant leur 4X4 là où ils peuvent.

Du pétrole exporté en Inde puis vers l'Europe

Concernant le pétrole, l'Europe n’a pas interdit les importations mais a fixé un prix maximal à 60 dollars le baril. Résultat, le pétrole brut est livré à l’Inde qui le raffine puis l'exporte vers l'Europe. 

L’activité du secteur pétrolier est en baisse depuis le début de la guerre en Ukraine mais beaucoup moins que ce qu'espéraient les occidentaux. Et dans le domaine de l’énergie, les échanges avec la Chine atteignent des records. En général, les échanges avec la Chine, la Turquie et les pays du golfe ont explosé…

Les dépenses militaires devraient encore augmenter de 70%

Les dépenses publiques gonflent tous ces chiffres. Et en particulier militaires. Elle devrait encore augmenter de 70% cette année. L'armée achète des armes, des munitions, du carburant, de la nourriture, des uniformes pour ses soldats. Cela gonfle le PIB mais cela n'enrichit pas le pays.

Les dépenses militaires devraient encore augmenter de 70% cette année. L'armée achète des armes, des munitions, du carburant, de la nourriture, des uniformes pour ses soldats. Un PIB gonflé mais qui n'est pas synonyme d'enrichissement pour le pays.

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Expliquez-nous par Nicolas Poincaré : La bonne santé de l'économie russe - 08/02
3:41

La Commission européenne affirme de son côté que les sanctions frappent déjà durement la Russie. Que l’argent public est consacré à l'armée au détriment de la protection sociale, de l'éducation, de la santé, de la recherche.

L’UE continue donc de penser qu'à terme, les sanctions paieront. Même si l’histoire récente démontre plutôt le contraire. Les sanctions économiques ont fait des milliers de morts en Irak mais n’ont pas fait tomber le régime de Saddam Hussein. Les sanctions ont appauvri les Iraniens mais les ayatollah sont toujours là. Le régime de l’appartheid en Afrique du sud a fini par tomber, mais plus grâce à Nelson Mandela qu’aux sanctions économiques… 

Nicolas Poincaré (édité par LM)