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Qui est Alain Cocq, militant de la fin de vie dans la dignité?

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LE PORTRAIT DE POINCA - Atteint d'une maladie incurable, il a décidé de mettre fin à ses jours hier, dans la dignité, en Suisse. Son acte de suicide a été assisté, en toute légalité.

Alain Cocq a mis fin à ses jours mardi en Suisse. Il l’a fait savoir au président de la République par une lettre ouverte: “Je tiens à vous informer par la présente de mon décès ce jour, dans la dignité”.

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Cela s’est passé à Berne en Suisse, pays qui autorise le suicide assisté. Alain Cocq était accompagné de quelques amis, dont Jean Luc Romero, le président de l’association pour le droit à mourir dans la dignité et dont François Lambert, son avocat qui est aussi le neveu de Vincent Lambert, mort après un long combat et 11 ans dans un état végétatif. Ces amis ont raconté que tout s'était déroulé comme prévu et sereinement. Alain Cocq a pris une pilule, a fait une ou deux plaisanteries puis s’est définitivement endormis en deux minutes.

Alain Cocq était un jeune plombier dijonnais, il avait 23 ans lorsqu’il a appris qu’il souffrait d’une maladie orpheline extrêmement rare. Un médecin lui a dit qu’il avait 15 jours d'espérance de vie. En fait, il a encore vécu 34 ans.

Une grève de la faim avortée

Il s’est longtemps battu pour les droits des handicapés. Il a fait des tours de France en fauteuil roulant, s’est rendu à Strasbourg, à Bruxelles, à Genève, mais depuis 2008, il ne pouvait plus s'asseoir dans un fauteuil et il n’est plus sorti de son lit. Sur une échelle de 1 à 10, il évaluait sa douleur à 12. Et il disait qu’il ne pouvait rien faire d’autres que de regarder le plafond comme un con.

En septembre dernier, il a écrit à Emmanuel Macron pour demander qu'à titre compassionnel, il autorise un médecin à lui fournir une pilule mortelle. Mais le président lui a répondu qu’il n’était pas au-dessus des lois. Il a alors décidé de cesser les soins et de cesser de s’alimenter et il voulait filmer son calvaire sur Facebook.

Cette grève de la faim et des traitements s’est finalement révélée trop douloureuse, il y a renoncé après deux tentatives. C’est à ce moment-là qu’il s’est résolu à partir en Suisse. Ce qu’il a fait mardi.

Nicolas Poincaré