"S'il vous plaît, arrêtez cette maudite guerre": au coeur des funérailles d'un soldat ukrainien

Si le décompte des morts civils et militaires côté ukrainien et côté russe n'est toujours pas officiellement recensé, la douleur des familles qui perdent des proches est elle bien réelle, comme RMC a pu le constater sur place.

La guerre en Ukraine fait des morts dans les armées des deux camps, même s'il est impossible de connaître le bilan exact depuis l'invasion russe qui a débuté il y a plus de trois semaines.

Malgré cette absence de chiffres, dans les villages, l'émotion, elle, est bien réelle, comme RMC a pu le constater sur place. Nous avons assisté aux funérailles d'un soldat ukrainien dans son village natal, dans le centre du pays.

"Que nos parents ne souffrent plus de la mort de leurs enfants"

C'est tout un village qui s'agenouille devant le passage d'un cercueil, au moins 1.500 personnes qui rendent hommage à leurs enfants, dont un capitaine de l'armée ukrainienne de 26 ans tué à Kharkiv le 6 mars dernier. Il y a des adultes, des enfants, des militaires, des religieux... Tous entourent la famille du défunt, alignée devant lui. Puis une femme prend la parole: "Aujourd'hui nous sommes réunis autour de notre cher Serguei Bondarenko. Il était pilote d'hélicoptère dans l'armée de l'air..."

Devant son cercueil au socle doré et sur lequel repose un drapeau ukrainien, ses parents se recueillent en silence, alors que résonnent dans les hauts-parleurs des coups de fusil, en hommage aux morts de la guerre. Au micro, devant la foule, la femme qui dirige la cérémonie reprend la parole: "Aujourd'hui nous ne demandons qu'une chose: s'il vous plaît, arrêtez cette guerre, cette maudite guerre. Pour que nos parents ne souffrent plus de la mort de leurs enfants, cessez cette horrible guerre..."

Certains ne peuvent retenir leurs larmes et le cortège se met en route. Une longue marche s'engage jusqu'au cimetière, sur les hauteurs du village.

En Ukraine, Benoît Ballet et Nicolas Poincaré (édité par J.A.)