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Syrie: Assad nie avoir prémédité sa fuite et qualifie les nouveaux dirigeants de "terroristes"

Bachar Al-Assad le 11 novembre 2023 à Riyad, en Arabie Saoudite.

Bachar Al-Assad le 11 novembre 2023 à Riyad, en Arabie Saoudite. - SAUDI PRESS AGENCY / AFP

L'ancien dictateur syrien Bachar al-Assad, en fuite à Moscou depuis la défaite de l'armée du régime, a assuré que c'est la Russie qui avait demandé son évacuation de Damas.

Plus d'une semaine après avoir été renversé, le président syrien Bachar al-Assad, a assuré lundi ne pas avoir fui de manière préméditée Damas, le jour de la prise de la capitale par les rebelles, affirmant que Moscou avait demandé son évacuation, qualifiant au passage les nouveaux dirigeants de la Syrie de "terroristes".

Plusieurs hauts responsables syriens avaient indiqué à l'AFP que M. Assad avait pris la fuite sans prévenir des membres de sa famille ou ses plus proches collaborateurs dans la nuit du 7 au 8 décembre, lors de la chute de la capitale aux mains d'une coalition rebelle conduite par des islamistes radicaux.

"La situation sur le terrain continuait de se détériorer"

"Mon départ de Syrie n'était pas prémédité et n'a pas non plus eu lieu durant les dernières heures de la bataille, contrairement à certaines allégations", a déclaré Bachar al-Assad dans un communiqué et publié sur la chaîne Telegram de la présidence.

"Au contraire, je suis resté à Damas, accomplissant mon devoir jusqu'au dimanche 8 décembre à l'aube", a-t-il dit, dans sa première déclaration depuis sa chute.

Il a affirmé que la base russe de Hmeimim sur la côte méditerranéenne dans laquelle il s'était réfugié avait été attaquée par des drones "alors que la situation sur le terrain continuait de se détériorer".

"Sans aucun moyen viable de quitter la base, Moscou a exigé (..) une évacuation immédiate vers la Russie le dimanche 8 décembre au soir", a-t-il ajouté, affirmant que la Syrie était désormais "aux mains des terroristes".

HTS les nouveaux maîtres de la Syrie en contact avec les Etats-Unis

Bachar al-Assad a dirigé le pays depuis 2000, avant de fuir lorsque la coalition dominée par le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dirigée par Abou Mohammad al-Jolani a pris Damas.

Ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, HTS, qui affirme avoir rompu avec le jihadisme, reste classé "terroriste" par plusieurs capitales occidentales, dont Washington.

Mais dimanche, les Etats-Unis ont affirmé avoir établi "un contact direct" avec les nouveau pouvoir à Damas.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression sanglante par le pouvoir d'Assad de manifestations prodémocratiques, a fait plus d'un demi-million de morts, dévasté le pays et poussé à l'exil quelque six millions de Syriens, soit un quart de la population.

G.D. avec AFP