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Tunisie: qui sont les trois favoris qui se détachent avant l'élection présidentielle ?

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Pas moins de 26 candidats se sont présentés pour cette présidentielle anticipée. Cependant trois profils se dégagent: un magnat des médias emprisonné, un jeune premier ministre au bilan discuté et un dirigeant modéré du parti d'inspiration islamiste.

Sept millions de Tunisiens sont appelés au vote aujourd’hui, pour le premier tour de l’élection présidentielle anticipée. Les bureaux de vote ouvrent à 8h, heure locale, 9h, en France. Une élection bien indécise et pour cause, 26 candidats sont en lice, bien que deux d’entre eux aient annoncé se rallier à un troisième. Deux femmes figurent parmi les prétendants au palais de Carthage. Des premières estimations sont attendues dans la nuit de dimanche à lundi. Les résultats officiels ne devraient pas être connus avant mardi. 

Si un candidat obtient la majorité absolue, il sera alors élu Président. Dans le cas contraire, les deux candidats qui auront réuni le plus de suffrages seront qualifiés pour le second tour, dont la date n’est pas encore connue, mais devrait intervenir avant le 13 octobre. 

Trois favoris se dégagent. Il y a d'abord Nabil Karoui, publicitaire devenu populaire par ses opérations de charité retransmises sur ses chaînes de télévisions. Il est en détention provisoire depuis fin août, soupçonné de blanchiment. 

Un candidat du parti islamiste au pouvoir ? 

Il y a également le Premier ministre Youssef Chahed, qui peut se targuer d’avoir déjà gouverné. Il doit pour sa part faire avec le chômage qui persiste, dans le pays, à 15% en moyenne et une inflation autour de 7% qui crève le pouvoir d’achat des familles tunisiennes. La situation économique morose a plus que jamais été au centre des débats pendant la campagne. 

Le désarroi des électeurs face à une crise qu’ils ne maîtrisent pas les pousserait-il à voter pour Abdelfattah Mourou, le premier candidat à être présenté par le parti islamiste dans le pays? Pas si sûr, tant la cote de ce parti politique a baissé auprès des Tunisiens depuis son entrée dans la coalition gouvernementale, en 2014.

Benoît Ballet avec Guillaume Descours