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En Tunisie, 8 ans après, "la révolution n'est qu'un lointain souvenir"

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Une économie en berne, et un espoir déchu. C'est ce qu'il reste de la révolution du jasmin en Tunisie. A la veille des élections présidentielles, des voix s'élèvent pour appeler les Tunisiens à aller voter.

Sept millions d'électeurs, les Tunisiens sont appelés demain à se choisir un président. 1er tour d’une élection un peu précipitée après le décès en juillet de Beji caid Essebsi. Pays toujours marqué par sa révolution, celle du jasmin. Elle avait lancé en 2010 les printemps Arabes. Tout était parti de Sidi Bouzid, dans le centre du pays, lorsque le marchant de fruits Mohamed Bouazizi s'était immolé. Sur place, l'élan positif de cette révolution est maintenant un lointain souvenir.

De sa chaise en terrasse d’un café Fathi aperçoit le portrait géant de Mohamed Bouazizi. Cette figure emblématique de la révolution tunisienne domine l’avenue principale de la ville.

"Le sang a coulé. Des gens se sont sacrifiés pour cette révolution, pour cette démocratie", indique-t-il. 

"Il faut aller voter"

Il y a huit ans, c’est l’espoir d’un avenir meilleur qui est né ici pour cet agriculteur. Un avenir qui peine à voir le jour. "La révolution il n’en reste que des souvenirs", affirme Fathi. Assis à côté de lui Zouher insiste. "Je refuse de dire que c’était mieux avant sous le régime de Benali, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’économie s’est effondrée, la vie est plus chère. Les Tunisiens n’en peuvent plus", indique-t-il. 

Zouher et Fathi ne se connaissent pas, mais pour les deux hommes, une seule chose compte.

"La démocratie, il faut voter. C’est un devoir. Si on ne va pas voter, on ne va pas s’en sortir. Il faut que tout le monde, tous les jeunes aillent voter. C’est le premier pas vers un avenir meilleur", affirment-ils. 

À Sidi Bouzid, plus de 6 habitants sur 10 ne sont pas allés voter aux élections municipales l’année dernière. 

Benoît Ballet avec Guillaume Descours