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Ukraine: "Vladimir, ARRÊTE", lance Donald Trump après de nouvelles frappes russes

Le président américain Donald Trump (à droite) et le président russe Vladimir Poutine discutent alors qu'ils se dirigent vers la « photo de famille » lors du sommet des dirigeants de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) dans la ville centrale vietnamienne de Danang, le 11 novembre 2017.

Le président américain Donald Trump (à droite) et le président russe Vladimir Poutine discutent alors qu'ils se dirigent vers la « photo de famille » lors du sommet des dirigeants de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) dans la ville centrale vietnamienne de Danang, le 11 novembre 2017. - JORGE SILVA / POOL / AFP

De nouvelles frappes russes ont frappé l'Ukraine, faisant l'un des pires bilans depuis des mois. Le président américain Donald Trump a exhorté Vladimir Poutine de stopper ces bombardements, alors que les discussions pour la paix patinent.

Donald Trump a lancé jeudi un lapidaire "Vladimir, ARRÊTE!" à son homologue russe, après une nouvelle vague de frappes massives sur l'Ukraine qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés à Kiev au moment où les laborieuses négociations entreprises par le président américain se sont crispées sur la question de la Crimée.

La salve de frappes lancée par la Russie dans la nuit - 70 missiles et 145 drones selon Kiev - a visé six régions ukrainiennes et plusieurs villes dont Kiev, où les témoins ont décrit des scènes apocalyptiques dans un quartier résidentiel, des immeubles éventrés et des corps sans vie dans les rues.

Un des pires bilans depuis des mois

Le bilan dans la seule capitale, un des plus lourds depuis des mois, est susceptible de s'alourdir au fur et à mesure que les corps sont retirés des décombres. Il y a 90 blessés, selon un dernier bilan des services de secours.

"La Russie veut nous détruire", a lâché sur les lieux de la frappe Olena Davydiouk, une avocate de 33 ans vivant tout près du point d'impact des missiles russes. Encore sous le choc, elle dit avoir été réveillée par la frappe, racontant que "les vitres ont volé en éclats, les portes ont été arrachées de leurs gonds".

Londres a dénoncé un "bain de sang perpétré par Poutine" et de nouvelles scènes "choquantes", l'UE y a vu la preuve que le Kremlin était "le principal obstacle à la paix", et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement écourté sa visite en Afrique du sud.

Les négociations lancées par Trump menacées

La vague de missiles et de drones explosifs lancés par la Russie intervient à un moment critique pour le processus de négociation que Donald Trump a promis de faire aboutir pour faire cesser la guerre lancée par Moscou en février 2022, dont le bilan se chiffre au moins en dizaines de milliers de morts de part et d'autres.

Des négociations entre les Etats-Unis, l'Ukraine et ses alliés européens français et britanniques, prévues au niveau ministériel à Londres mercredi, ont été annulées à la dernière minute, après que des informations de presse ont fait état de discussions russo-américaines sur la reconnaissance de l'annexion par la Russie de la Crimée, péninsule ukrainienne dont Moscou a pris le contrôle en 2014.

"Il n'y a rien à discuter (...) C'est notre territoire", avait tranché Volodymyr Zelensky mardi.

Donald Trump s'en était alors pris violemment à lui, l'accusant de tenir des propos "incendiaires" au moment où un accord avec la Russie était selon lui "très proche". Il avait souligné que pour l'Ukraine la Crimée était "perdue", recevant jeudi un satisfecit du Kremlin qui a souligné être "complètement" d'accord avec ce constat.

Le président ukrainien est revenu sur le sujet jeudi avant de quitter Pretoria précipitamment : "Nous faisons tout ce que nos partenaires ont proposé, sauf ce qui est contraire à notre législation et à la Constitution" ukrainienne sur l'intégrité territoriale du pays, Crimée comprise, a-t-il souligné, exigeant à l'inverse "plus de pression sur la Russie".

Emmanuel Macron soutient l'Ukraine

Kiev a reçu le soutien inconditionnel de l'Union européenne sur ce point : l'UE ne reconnaîtra jamais la péninsule comme russe, "la Crimée c'est l'Ukraine," a martelé mercredi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.

Le président français Emmanuel Macron s'est associé jeudi à ce refus de reconnaître l'annexion russe de la Crimée. Il y a une "situation de fait", a-t-il dit. "Est-ce que pour autant il faut en donner quitus (à la Russie) ? Non". La question du statut de la péninsule ne se pose "en tout cas pas maintenant, et ce n'est pas à nous de le faire", a-t-il ajouté.

"L'énervement des Américains ne doit porter que sur une seule personne: le président Poutine", a-t-il encore déclaré, en marge d'une visite à Madagascar, estimant que le président russe devait arrêter de "mentir" en affirmant vouloir la paix

TRC avec AFP