"On se sent abandonné": faute de remplaçant, un centre médical risque de fermer dans les quartiers nord de Marseille
Colère et inquiétude à Marseille. Dans les quartiers nord de la ville, cité Jean-Jaurès, des habitants ont manifesté vendredi avant la fermeture annoncée d’un centre médical. Un établissement installé au cœur de la cité où un médecin qui exerçait depuis 34 ans prend sa retraite et ne trouve pas de remplaçant. 350 à 450 patients par semaine fréquentaient ce centre, à 80% des habitants des cités habitant à côté du centre médical.
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"Il n’y a rien dans le quartier"
Pour Krissi, mère de deux jeunes enfants, la fermeture imminente de ce centre médical de la cité est un vrai coup dur. “Quand on nous a dit que le centre médical allait fermer, j’étais vraiment pas bien parce que ça veut dire qu’il va falloir se déplacer dans d’autres quartiers mais quand on y va, on nous dit que c’est plein. On se sent abandonné”, affirme-t-elle.
Un avis que partage cette autre habitante de la cité.
“Les enfants, quand ils sont malades, je peux me déplacer pour les emmener chez un autre médecin, mais les personnes âgées qu’est-ce qu’elles vont devenir? On est perdu. Nous, dans le quartier, on se sent abandonné. Il n’y a rien dans le quartier. Il n’y a qu’une pharmacie et le centre médical, rien d'autre. Et la pharmacie, s’il n’y a plus de médecin, elle va fermer automatiquement. Même pour aller faire nos courses, il faut qu’on prenne le bus”, explique ce lundi sur RMC, Daouiya Hassani, habitante de la cité.
Jean Castex à Marseille
Le médecin qui part à la retraite ne trouve pas de remplaçant malgré les aides dont il pourrait bénéficier dans cette cité. Une situation que déplore mais comprend Claude Maenleder, membre du conseil de l’ordre des médecins des Bouches-du-Rhône.
“Ce sont des cités où effectivement il y a du trafic. Vous savez, les médecins sont des humains comme les autres. Je pense que ça fait peur à un jeune médecin généraliste de s’installer, en particulier seul. Il est question que les cabinets se regroupent en maison médicale pluri-disciplinaire plutôt que dans des exercices isolés, en particulier dans ces zones défavorisées”, affirme-t-il.
Les déserts médicaux dans les cités des quartiers nord sont un des nombreux sujets à l’ordre du jour du Plan “Marseille en grand”. Jean Castex sera d’ailleurs ce lundi à Marseille pour évaluer le démarrage du Plan annoncé par Emmanuel Macron il y a trois mois.