À Marseille, la visite d'Emmanuel Macron, venu faire le SAV de son grand plan pour la ville, passe mal

Emmanuel Macron va se heurter à une situation politique locale tendue et aux habitants des quartiers nord qui attendent toujours des nouvelles des promesses du président de la République lors de sa dernière visite.

Emmanuel Macron est de retour, à Marseille. Le président de la République revient dans la cité phocéenne, cinq semaines après une visite très médiatisée, pour faire le point sur les annonces du plan "Marseille en grand". Le chef de l'Etat prévoit de faire le SAV de son plan mais il risque de déchanter en voyant que les choses n'ont pas vraiment changé comme le déplorent habitants des quartiers nord et membres de l'opposition.

"C'est le surveillant général, qui vient relever les copies" persifle un élu local. De son côté, l'Elysée assure que "tous les chantiers progressent", mais cela se fait dans la douleur. Le dossier des écoles est le plus avancé. Le maire de Marseille Benoit Payan a présenté cette semaine un plan d'1,2 milliard d'euros, pour la rénovation de 174 écoles. Mais sans connaître le montant de la participation financière de l'Etat.

"Marseille, c'est toujours rock n'roll", ironise un conseiller municipal. Mais alors qu'Emmanuel Macron avait passé un savon aux élus, leur demandant de faire cesser les "chickayas locaux" un proche du président s'inquiète: "Ça va continuer à bastonner". La situation politique locale s'est d'ailleurs embrasée, autour de la grève des éboueurs ou du bras de fer entre la métropole et la ville de Marseille, au point de retarder la mise en œuvre du plan "Marseille en grand" sur le sujet des transports et des logements.

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"Rien n'a changé"

Une fois affrontées les bagarres politiques, il faudra affronter le désarroi des habitants des quartiers nord et notamment de la cité Bassens a qui Emmanuel Macron avait rendu visite lors de sa tournée marseillaise de septembre. Un coup médiatique sous l'œil des caméras à l'effet limité. C'est ce notamment ce que déplore Nasser, 22 ans, qui avait beaucoup échangé sur le manque d’emploi avec Emmanuel Macron lors de sa venue à la cité Bassens. Mais depuis, il n’a eu aucun retour: 

"Il ne s'est pas passé grand chose. Il s'est passé quoi... Et bien rien du tout. J'ai demandé du travail pour tous les jeunes, de l'attention, on en a besoin! Et cela m'a beaucoup déçu qu'il n'y ait pas de retour téléphonique ou par mail ou quelconque moyen. On espère qu'à sa nouvelle venue il y aura un échange encore possible pour voir si c'est un président qui tient ses promesses ou si c'est juste de la com", déplore-t-il au micro de RMC.

Côté social, malgré l’annonce présidentielle du recrutement de 60 éducateurs et médiateurs pour la ville, les renforts se font toujours attendre. Quant au délabrement de la cité, il y a même de la colère chez ces femmes du quartier. Depuis la visite du président elles vivent toujours au milieu des rats et des carcasses de voitures: "Rien n'a changé. Il y a des rats, les portes sont cassées, ça pue les égouts. Le jour où il est venu ils ont tout nettoyé, tout était propre. Depuis qu'Emmanuel Macron est parti, vous pouvez voir l'état de la cité", montrent des habitantes du quartier. Pour l’instant dans son programme officiel, Emmanuel Macron n’a pas encore prévu de revenir à la cité Bassens.

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Paul Barcelonne et Lionel Dian (avec Guillaume Dussourt)