Partager ses mots de passe en couple: la fausse bonne idée

Les deux tiers des Français connaissent les mots de passe de leur partenaire. Tant qu’on est en couple, tout va bien. Mais quand on se sépare, les dégâts peuvent être colossaux pour vos données numériques.
64% des Français partagent leurs mots de passe en couple
Tout dépend évidemment des conditions de la séparation, mais quand ça se passe mal, clairement, il vaut mieux ne pas oublier de changer de mot de passe. 64% des Français partagent leurs mots de passe avec leur moitié.
Et surtout, en cas de rupture, la moitié des Français ne change pas de mot de passe et 14% connaissent toujours le mot de passe d’un ancien partenaire et ont donc accès la plupart du temps leurs comptes de réseaux sociaux, ceux de la boîte mail ou même ceux des informations bancaires.
Selon une récente étude, un tiers des Français soupçonnent leur ex d’avoir déjà utilisé leur mot de passe à de mauvaises fins, et on monte même à un sur deux dans la tranche des 35-44 ans, qui est la plus méfiante.
Les abus constatés ou au moins soupçonnés sont variables. On peut observer notamment une modification des paramètres de son compte, un changement de mot de passe et accès bloqué, des envois de spams à vos amis ou plus grave. L'utilisation d'informations pour vous géolocaliser ou se faire passer pour vous ou à payer à partir de vos comptes en banque.
La vengeance peut aller loin et clairement le numérique est une arme redoutable.
Comment se prémunir d'une "vengeance numérique" ?
Vous pouvez activer la double authentification, avec empreintes digitales ou envoi d’un SMS, surtout pour les services les plus sensibles.
Désactivez la géolocalisation des applications. Réinitialisez la liste des appareils autorisés à se connecter à vos comptes. Vous recevrez une alerte en cas de tentative de connexion depuis un appareil qui n’est pas enregistré.
Dans les cas les plus extrêmes, attention aussi aux applications mouchard même si là on entre dans des cas qui vont très loin, ça existe.
Ce qu’on appelle des "stalkerware", des logiciels pour "stalker", surveiller numériquement la personne de son choix.
Rappelons d’emblée que c’est complètement interdit : ça constitue une atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui c’est un délit pénal. Ça n’empêche pas ces applications mouchard de proliférer, il en existe des dizaines.
Beaucoup ne connaissent même pas leur existence, et pourtant il y en a des dizaines. C’est un business extrêmement juteux et pour cause : elles permettent en toute simplicité et en toute discrétion de surveiller les moindres faits et gestes de la personne de son choix.
Il suffit d’avoir accès à son téléphone pendant deux minutes. Discrètement, on télécharge l’application sur le téléphone de la personne en question.
À partir de ce moment, on peut, depuis son propre smartphone, surveiller toutes ses activités. On a un tableau de bord qui indique où elle se trouve, grâce au GPS. On peut lire les SMS, les mails, les publications Facebook, l’historique des appels tout ça à distance, voir les photos, l’historique de navigation sur internet.
On peut même l'utiliser à distance avec le haut-parleur du téléphone pour écouter les conversations non téléphoniques, tout ce qui se passe autour du porteur du téléphone, une réunion par exemple.
Les signes d'un espionnage en cours
Le problème c’est qu’on peut faire carrément disparaître l’icône du téléphone qu’on veut espionner, ou la cacher dans les sous-menus où la personne espionnée n’ira jamais chercher.
Quelques indices : si votre batterie se décharge très vite ou que le téléphone tourne au ralenti.
Car ces applications sont gourmandes en énergie car elles envoient en permanence des fichiers d’un appareil à un autre.
Les solutions pour s’en prémunir : en amont, protéger votre smartphone et ne jamais le prêter. En cas de doute, la solution la plus simple, c’est de vérifier toutes les applications présentes sur son smartphone.
S’il y a une icône que vous ne connaissez pas, que vous n’avez pas installé vous-même, c’est louche, utiliser un antivirus qui va détecter, par un scan, les "stalkerware".