Escroquerie au faux festival: des centaines de spectateurs arnaqués, les organisateurs condamnés

Vanessa a contacté “RMC s’engage avec vous”. En juin 2019, la jeune femme s’apprête à assister à un festival de hip-hop: le Vestiville, à Lommel, en Belgique. Trois jours de musique et de fête, avec une dizaine d’amis, et une affiche qui fait rêver.
“On devait voir Cardi B, ASAP Rocky, Maitre Gims, etc. On est arrivés peut-être une à deux heures avant, et on s’est aperçus effectivement que le festival n’était pas au point, la scène n’était pas complètement montée. Exactement neuf minutes avant, on reçoit un mail qui nous dit que le festival n’aura pas lieu. C’est totalement impensable”, raconte Vanessa.
Ils sont des milliers, comme elle, à recevoir le même message alors qu’ils sont déjà sur place. La colère monte, après trois heures à patienter sous un soleil de plomb. Les festivaliers déçus sont finalement dispersés par la police belge.
Plus de trois ans d'enquête
Certains clients ont été remboursés, mais pas Vanessa et ses amis. Et cela fait plus de quatre ans que ça dure. Entre les tickets, le logement et le déplacement, le festival fantôme leur a quand même coûté 400 euros par personne.
Le site internet sur lequel ils ont acheté leurs places a été vendu, et n’est pas responsable de l’annulation du festival. Les organisateurs, eux, sont évidemment injoignables. RMC a enquêté et les a retrouvés. Ravuth et Amyra Ty, un frère et une sœur, connus dans le monde de la musique aux Pays-Bas, ont déjà organisé de vrais festivals.
La municipalité de Lommel, où devait se passer le Vestiville, a porté plainte contre eux. Le parquet belge a mené une enquête pendant plus de trois ans. Et c’est une information RMC, les organisateurs ont été condamnés en avril dernier à huit mois de prison pour falsification de documents et escroquerie.
Pas de remboursement pour Vanessa
Malheureusement pour Vanessa, l’enquête ne portait que sur l’escroquerie des fournisseurs du festival, pas sur les festivaliers arnaqués. La jeune femme et ses amis auraient dû aller en Belgique pour porter plainte, mais c’est trop compliqué et trop coûteux. Ils ont abandonné.
La rédaction n’a donc pas pu faire de miracle… Leur seule consolation, c'est de savoir que la justice a reconnu l’arnaque et condamné les escrocs.